À quoi ressemblerait un mix électrique 100 % renouvelable en France en 2050 ?David Marchal : Plusieurs mix permettent d'atteindre un taux de 100 %. L'étude visait à minimiser le prix de l'électricité. Or, des paramètres comme l'acceptabilité sociale des centrales sont difficiles à intégrer dans un modèle économique. Il a aussi fallu faire face à des incertitudes, par exemple sur les coûts des technologies. L'Ademe a donc étudié une quinzaine de scénarios, qui aboutissent à différents mix. Ils sont tous majoritairement basés sur l'éolien et le photovoltaïque. Ainsi, dans le cas de référence, 63 % de l'électricité produite par an provient de l'éolien et 17 % du photovoltaïque. Avec une acceptabilité sociale plus faible pour les technologies terrestres, la part de l'éolien onshore est identique à celle du photovoltaïque : 30 % chacun. Dans ce cas, l'éolien en mer a une part plus grande.Les renouvelables favorisent-elles la résilience énergétique ?David Marchal : Chacun des scénarios étudiés aboutit à un optimum en fonction des contraintes imposées. Mais un faisceau d'indices nous montre que les technologies sont complémentaires. Par exemple, en intégrant les énergies marines renouvelables, qui produisent de l'électricité avec régularité, on réduit le besoin en capacités de stockage. Il existe aussi une complémentarité territoriale. La production sera mieux répartie qu'aujourd'hui. La capacité du réseau de transport d'électricité devrait, par ailleurs, être augmentée d'environ 30 %. En fait, on aboutit à un compromis entre la valorisation des meilleures ressources locales, le développement du réseau et des moyens de stockage.Justement, quel sera le besoin en stockage d'électricité ?David Marchal : L'étude suppose qu'il y aura un pilotage de la consommation des véhicules électriques, des chauffe-eau, d'une part des lave-linges et lave-vaisselles. Il permet de décaler la consommation de quelques heures, en particulier pour absorber le pic de production photovoltaïque à midi. L'étude montre que les batteries offrent ce service à un coût équivalent. Pour le stockage à l'échelle hebdomadaire, les stations de pompage-turbinage sont utilisées avec un potentiel de développement limité. Reste le stockage intersaisonnier par la production et l'injection d'hydrogène ou de méthane de synthèse dans le réseau de gaz. Il est indispensable pour atteindre le taux de 100 %. En deçà, il n'est pas nécessaire. Mais il sera utile pour verdir d'autres secteurs, comme les transports.TB Lisez l'étude de l'Ademe