Quinze ans après son lancement, le label MSC, qui certifie les pêcheries durables, couvre environ 10 % des tonnages capturés. L’ordre de grandeur est similaire en France. Mais la Méditerranée fait figure d’exception : aucune pêcherie n’est certifiée. Avec 96 % des stocks en surexploitation, il serait bien difficile de délivrer un label. Et l’horizon s’annonce sombre, avec l’augmentation de la population (100 millions de riverains supplémentaires dans 20 ans), l’intensification attendue du tourisme, de la pêche de loisir, des transports maritimes, de l’aquaculture et de l’exploration pétrolière et gazière.
« Il faut soutenir la pêche durable », milite Joséphine Labat, chargée de projet « pêche durable » au WWF. L’association lance avec MSC le projet franco-espagnol Medfish, soutenu par trois fondations. Une centaines de pêcheries côtières – 50 françaises, 50 espagnoles – représentatives de la pêche en Méditerranée sont suivies depuis septembre 2015 pour comprendre leurs spécificités : espèces pêchées, matériel utilisé, quantités capturées pour estimer l’état des stocks, système de gestion, etc.
A partir du printemps 2016, 14 pêcheries (7 françaises et 7 espagnoles) se soumettront à la pré-évaluation de la durabilité sur les critères du label MSC, afin d’identifier les points forts et les axes de progrès. « Enfin, un plan d’action leur sera proposé », indique Margaux Favret, responsable Pêcheries chez MSC France. Sans aller jusqu’à l’obtention d’un label, qui n’est pas envisageable avant trois ans quatre ans. Actuellement, il n’existe aucun plan de gestion en Méditerranée ni de quotas, hormis pour le thon rouge.
« Nous souhaitons intégrer dans ce projet toutes les parties prenantes : scientifiques, ONG, gouvernements, communautés de pêcheurs (prud’homies), distributeurs, etc. Ce groupe consultatif nous conseillera pour être sûr que le projet va dans la bonne direction », argumente Margaux Favret.AC