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Accueil > Actualités > Mobilité > « Karos génère un réseau de covoiturage prédictif »
MOBILITÉ

« Karos génère un réseau de covoiturage prédictif »

PUBLIÉ LE 6 AVRIL 2016
LA RÉDACTION
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Reste-t-il vraiment de la place sur un marché du covoiturage largement dominé par Blablacar ?Olivier Binet : Chez Karos, nous sommes partis d'un constat. Alors que 90 à 95 % des voitures n'ont qu'un occupant, le covoiturage connaît un grand succès… sur les longues distances. Le trajet moyen chez Blablacar est ainsi de 330 kilomètres. Karos cible plutôt les trajets de 15 à 90 kilomètres. Typiquement, des déplacements entre le domicile et le travail qui représentent 35 % du nombre de trajets quotidiens. Sur ces courtes distances, comment faire du covoiturage ? Il existe bien le système des petites annonces, mais elles demandent au covoitureur énormément d'organisation. Elles fonctionnent comme un site de rencontres : il faut trouver la perle rare dont les trajets et les horaires correspondent exactement aux vôtres. Dans le meilleur des cas, si vous identifiez cette personne idéale, allez-vous apprécier cette relation de dépendance au quotidien, matin et soir, pour vous déplacer ?Quelle alternative Karos offre-t-elle ?Olivier Binet : Sur le marché du covoiturage sur courtes distances, un acteur s'imposera tôt ou tard. Pour l'instant, il existe pléthore de solutions. Beaucoup d'entreprises se sont lancées et ont disparu. D'autres vont encore naître et mourir. Le principal obstacle, ce sont les comportements des citoyens à changer. Pour le surmonter, Karos a conçu une application mobile téléchargeable gratuitement. Notre obsession est de minimiser l'effort demandé à l'usager et notre facteur différenciant tient dans notre technologie. Notre solution est en effet la seule qui génère automatiquement l'offre et la demande de covoiturage. Comment ? Il faut moins d'une minute à l'usager pour créer son compte. Ensuite, il n'a plus rien à faire. Pas même indiquer sa destination. Nos algorithmes vont apprendre et anticiper ses habitudes de déplacement.Votre application prédit les besoins des covoitureurs… Vraiment ?Olivier Binet : Oui, par l'analyse des récurrences et la mise en relation intelligente. Nous n'utilisons aucun système de GPS. Pour limiter la consommation d'énergie du téléphone mobile, nous préférons exploiter les classiques données de communication GSM. A partir du moment où l'utilisateur accepte de donner sa géolocalisation, nous récupérons la position des échanges GSM. Les données n'étant pas de bonne qualité, nos spécialistes ont conçu des algorithmes pour les nettoyer, puis déterminer les itinéraires empruntés par l'usager, ses heures de départ et d'arrivée, ses points de passage… L'outil ne comprend pas pourquoi l'usager se déplace, mais il repère les récurrences. Par exemple, si vous partez plus tôt du bureau les vendredis ou si vos déplacements diffèrent entre les semaines A et B, l'application le détecte. En fonction de vos habitudes, elle vous propose ensuite un trajet clé en main et un covoitureur, la veille pour le lendemain, avec des lieux et horaires précis de rencontre et de dépôt. L'idée est de proposer automatiquement à l'usager ce qui lui demanderait un quart d'heure d'organisation. Evidemment, si l'itinéraire ou les horaires ne conviennent pas, chacun des covoitureurs est libre de refuser ou d'ajuster la proposition. L'application parvient tout de même à prédire votre besoin avec une fiabilité de 80 %.Quel est votre modèle économique ?Olivier Binet : Karos s'occupe du transfert d'argent entre les usagers. Nous évaluons à vingt centimes par kilomètre les frais de covoiturage. Pour chaque trajet, nous en prélevons donc dix sur le compte du passager et les versons sur celui du chauffeur. En fin de mois, nous dressons le bilan de chaque compte et, suivant qu'ils soient positifs ou négatifs, les créditons ou les débitons. Au passage, nous ne prenons aucune commission et, sauf si la rentabilité de la société un jour l'exige, nous n'en prendrons jamais. Notre modèle consiste plutôt à fournir une offre de mobilité collaborative aux entreprises et aux collectivités locales. Ce sont les deux profils d'acheteurs naturels de notre solution. Si elles souhaitent la proposer à leurs collaborateurs ou à leurs administrés, nous leur facturons ensuite ce service en fonction du nombre de trajets effectivement réalisés. En échange, elles bénéficient de notre part d'une aide au démarrage – communication, démonstration sur site, accompagnement téléphonique des inscrits – d'une gestion des incitations, d'un reporting de performance, etc.Pourquoi une entreprise adopterait-elle votre solution de covoiturage ?Olivier Binet : Avec notre offre, une entreprise peut améliorer le quotidien de ses collaborateurs en réduisant le stress, la fatigue et les accidents liés aux déplacements. Tout en décloisonnant ses équipes et en créant du lien social en interne. Elle peut aussi augmenter l'accessibilité de son site, donc son attractivité, réduire le nombre de places de parking à louer et diminuer son empreinte carbone. Nous pouvons le lui mesurer et délivrer une information agrégée pour son reporting environnemental. Début 2016, en six mois seulement, nous avions déployé notre solution auprès de douze entreprises en France. Le profil ciblé est une société d'au moins 300 personnes, idéalement 600. En général, notre offre motive 10 à 15 % des effectifs.Et les collectivités locales ?Olivier Binet : Dans le cas des collectivités locales, Karos se positionne comme un complément des transports en commun. En particulier, là où les réseaux sont peu denses. Même si notre application n'a pas été conçue spécifiquement pour des démarches multimodales, elle peut en constituer une brique. Par exemple, l'usager peut demander un trajet depuis son domicile jusqu'à une gare. Jusqu'à présent, nous n'avons pas encore fait affaires avec des collectivités locales. Mais c'est l'une de nos priorités pour l'année qui vient.Votre entreprise est-elle rentable ?Olivier Binet : Notre objectif est d'atteindre la rentabilité en 2018. A nous de développer la masse critique pour y parvenir ! Notre ambition est de générer un réseau de transport prédictif et notre principal concurrent est le chauffeur seul dans sa voiture. Nous avons déjà levé 1,2 million d'euros depuis notre création début 2014 et cherchons à lever au moins un million d'ici à l'automne 2016 afin de poursuivre notre déploiement. La montée en puissance peut aller très vite. C'est le principe de l'effet réseau : le succès appelle le succès. Il y a beaucoup de bouche-à-oreille, car le transport domicile-travail est un sujet de discussion du quotidien. Nous avons déjà près de 12000 inscrits, avec 1500 utilisateurs actifs chaque semaine. Pour atteindre la rentabilité, il nous faut travailler avec des entreprises ou des collectivités couvrant au total un peu plus de 200000 personnes, dont 30000 à 40000 covoitureurs réguliés. Nous sommes totalement ouverts aux partenariats, car convaincus qu'il y a un effet d'accélération à s'associer à des acteurs établis. Nous discutons donc avec des assureurs, des gestionnaires de transport, des spécialistes du covoiturage longue distance et tout autre partie-prenante de l'écosystème de la mobilité. Y compris pour savoir si notre réseau prédictif peut transporter autre chose que des personnes, mais je n'en dirais pas plus à ce sujet !Propos recueillis par Thomas Blosseville
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