Le 26 mai, le gouvernement avait présenté des mesures pour aider la filière automobile, touchée par le premier confinement. Après une réunion du Comité stratégique de filière « Automobile », les ministères de l’Économie et des Transports ont à nouveau communiqué sur leur plan de soutien, inscrit dans le plan France Relance.
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Le cabinet de la secrétaire d’État Agnès Pannier-Runacher annonce une dégringolade pour le secteur : « Les nouvelles commandes ont chuté de 70% à 90% début novembre 2020 par rapport à novembre 2019. » 60.000 emplois sont aussi menacés par la crise que connait actuellement la filière automobile. Pour éviter un « coup d’arrêt brutal » comme lors du premier confinement, le gouvernement a décidé d’ouvrir la possibilité de click & collect : une mesure qui a été « bien accueillie » par les acteurs du secteur, indique le ministère de l’Économie.
Le ministère de la Transition écologique donne tout de même un bilan positif de l’année, malgré le coup porté par le confinement : « Les signaux sont très positifs : sur les 9 premiers mois de l’année, 10% des parts de marchés pour les véhicules électriques et hybrides rechargeables, soit 3 fois plus par rapport à l’an dernier pour l’électrique et un peu plus pour les hybrides rechargeables. »
Des mesures de soutien prolongées
Le gouvernement compte encourager la filière automobile sur cette voie en prolongeant des mesures prises en mai. Tout d’abord, les barèmes des bonus et des primes à la conversion sont prolongés de six mois ; les prochains entreront donc en vigueur le 1er juillet 2021. Le Fonds Avenir Automobile 2, créé par PSA-Renault, Bpifrance et l’État et d’une taille maximale de 525 millions d’euros, est opérationnel ; son premier investissement revient à la société Coretec, un intégrateur de lignes de production robotisé pour l’industrie automobile. Le FAA2 apportera en fonds propres des montants de 3 à 50 millions d’euros. Le fonds pour la modernisation des PME et le fonds de soutien à la R&D sont tous les deux pérennisés dans le cadre du plan de relance, toujours afin de soutenir l’électrification des véhicules. En mai, plusieurs associations de défense de l’environnement avaient jugé ces mesures « contre-productives », affirmant que ces aides « perpétuent la dépendance au véhicule individuel » voire maintiennent le soutien aux véhicules SUV. Le gouvernement ne s’est pas prononcé aujourd’hui sur ce type de véhicule.
Bornes de recharge
« La réunion de ce matin a été l’occasion de détailler ce qui a été annoncé pendant l’événement de mi-octobre, où a été annoncé l’objectif de 100.000 bornes d’ici 2021 », annonce le ministère de la Transition écologique. Une plateforme interministérielle sera lancée pour atteindre cet objectif. Trois grands points ont pu être abordés : une aide de 2.000 € à 9.000 € par borne de recharge via le programme Advenir (qui pourra prendre en charge jusqu’à 60% du coût), le déploiement de bornes de recharge rapide sur les grands axes routiers grâce à une enveloppe de 100 millions d’euros, et la remise à niveau de certains points installés auparavant. Une enveloppe de « plusieurs dizaines de milliers d’euros » est prévue pour ce rétrofit.
Le ministère annonce également être en bonne voie pour atteindre l’objectif de 1 million de véhicules « propres » immatriculés en 2025 : « Nous sommes sur la pente de l’objectif, avec un objectif intermédiaire de 100.000 véhicules électriques immatriculés en 2020. Près de 80.000 immatriculés ont été immatriculés sur les 10 premiers mois. »