Fit for 55, c’est le nom donné au nouveau paquet climatique par l’Union européenne, avec pour objectif une réduction de 55 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030. Ce projet concerne plusieurs secteurs, mais vise particulièrement le transport routier et les véhicules légers. Ainsi 12 propositions législatives ont été annoncées, avec notamment une accélération de la décarbonation de certains secteurs comme celui de l’automobile. Des propositions qui viennent s’ajouter à l’objectif fixé par la Commission européenne pour 2035 : toutes les voitures nouvellement immatriculées ne devront produire aucune émission. La France a même, en 2017, fixé la fin de la vente de voitures à moteur thermique pour 2040.
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...mais cette volonté commune est confrontée à des obstacles de taille
Si les objectifs fixés paraissent ambitieux mais réalisables, diverses problématiques gravitent autour du secteur automobile et viennent perturber le développement des transports du futur.
La première concerne l’explosion du prix de l’électricité de manière généralisée en Europe, et frappe à la fois les industriels et les consommateurs depuis plusieurs mois. Cette flambée des prix est principalement liée à la montée des tarifs du gaz, élément important pour la production électrique, en raison de la forte reprise de l’économie mondiale perturbant les stocks européens. Ainsi, cette hausse des prix est estimée à 12 % pour l’électricité début 2022. Si des aides gouvernementales sont prévues pour soutenir financièrement les Français face à cette hausse, cela ne joue pas en faveur du passage à la voiture électrique.
Le manque de matières premières
Du côté des constructeurs automobiles, une autre problématique vient s’ajouter à cette montée des prix : le manque de matières premières utilisées dans la construction des batteries électriques. Lithium, nickel, manganèse ou cobalt sont généralement utilisés par les constructeurs, mais les difficultés d’approvisionnement viennent entraver la production de voitures électriques. Les conséquences d’une telle pénurie, pour les consommateurs, seront ainsi observables sur le prix des véhicules électriques, déjà élevé, auquel s’ajoute la hausse du prix de l’électricité. Face à cette situation, l’une des solutions envisagées est d’investir davantage dans l’extraction de matières premières telles que le lithium au sein même du continent européen, et non en Afrique, Amérique du Sud ou Australie.
Alors que les plans se multiplient en France et en Europe pour stimuler le passage à l’électrique, la crise que nous traversons a bouleversé les plans environnementaux. La forte reprise économique mondiale perturbant à la fois le prix de l’électricité et l’accès aux matières premières pour construire les batteries ralentissent, à court terme, le développement stratégique des constructeurs automobiles. Depuis le lancement de la première voiture électrique, les principaux arguments défavorables et récurrents sont l’autonomie et le manque de stations de recharge. Aujourd’hui, le prix vient s’ajouter à ces problématiques et ne pourra être résolu qu’avec une coopération des acteurs de l’automobile français, et de l’État.