Le premier train à batterie électrique est entré en phase de test. Un projet « complexe » qui vise à décarboner les TER fonctionnant aujourd’hui au diesel. Quatre autres rames doivent être modifiées. Le projet est mené par SNCF et Alstom, avec l’association de cinq régions.
C’est une première en Europe. Une rame TER à batterie électrique entame des tests dans le centre d’essais ferroviaires de Bar-le-Duc pour être exploitée dans des conditions identiques à celles d’un service commercial. Confiée par la région Nouvelle-Aquitaine, la rame est sortie de l’usine Alstom de Crespin durant l’été après une première expérimentation concluante.
Décarboner les lignes non-électrifiées
Le projet de train à batteries a été lancé en 2021 par SNCF et Alstom et avec l’association de cinq régions : Auvergne-Rhône-Alpes, Hauts-de-France, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie Pyrénées-Méditerranée et Provence-Alpes-Côte d’Azur. Il consiste à rendre 100 % électriques les trains construits au début des années 2000 qui fonctionnent actuellement au diesel.
L’objectif : diminuer les émissions de CO2 et les polluants sur les lignes non-électrifiées. Celles-ci sont encore nombreuses : parmi les 15 000 kilomètres de lignes de desserte fine, soit les voies où circulent les principalement les trains régionaux, seulement 1415 kilomètres sont électrifiés, d’après Christian Courtois, chef de département traction électrique au sein de SNCF Réseau. Sur les rames concernées, l’une des stratégies est donc de remplacer les éléments thermiques par des batteries au lithium rechargeable, qui permettent 80km d’autonomie. Une opération « hautement complexe » précise Alstom dans un communiqué de presse.
La dernière phase d’essai est programmé sur le réseau ferré national pour décembre 2023 et janvier 2024. Elle doit permettre de s’assurer de la compatibilité avec les infrastructures. Restera ensuite à obtenir les autorisations pour l’exploitation commerciale.
Le budget global de l’opération pour les cinq rames s’élève à 40,2 millions d’euros : 5,74 millions d’euros déboursés par chaque région, 5,5 millions d’euros apportés par Alstom et 6 millions d’euros par la SNCF.