Les plans nationaux, français en particulier, visant à soutenir la filière bois-énergie, mais aussi celui de la construction, commencent à effrayer les grands papetiers européens, qui craignent de manquer de matière première. Autre sujet d'inquiétude de cette industrie, regroupée au sein du Cepi : le nouveau mécanisme d'échange d'émissions de gaz à effet de serre proposé par la Commission, qui prévoit la mise aux enchères des quotas de CO2. Une proposition lourde de conséquences pour une industrie parmi les plus émettrices (39 millions de tonnes de CO2 émises en 2006, soit 1 % des émissions de l'UE). Pour calmer en partie, leurs craintes, Bruxelles a proposé un plan d'action. Au total, dix-neuf mesures visent à apporter une réponse tant au changement climatique, qu'à l'approvisionnement et à la concurrence internationale. Le plan propose notamment d'encourager les politiques de boisement et de reforestation, mais aussi de rester « attentif » aux utilisations du bois mentionnées dans les plans d'action nationaux. En matière de climat, et contrairement à la position affichée jusqu'ici par l'exécutif européen, Gunther Verheugen, commissaire responsable de l'industrie, a déclaré être prêt à examiner « les avantages et difficultés liés à la proposition d'inclure dans sa politique, le stockage de carbone dans les produits forestiers ». Autrement dit, l'industrie pourra disposer de ce stock de CO2 lors des échanges de quotas. Concernant le commerce, la Commission indique qu'elle poursuivra ses efforts pour mettre en oeuvre une stratégie garantissant un accès aux matières premières sur le marché mondial et militant pour éliminer les obstacles tarifaires et non tarifaires.