Pour la première fois, le Fonds européen de développement régional (Feder) va financer une thèse de recherche. Le projet PVC Lin (400 000 euros), présenté par le pôle de compétitivité chimie-environnement Axelera en Rhône-Alpes, est en effet le premier du genre à être accepté. Les partenaires, l'industriel Arkema et le laboratoire des matériaux macromoléculaires de l'Insa de Lyon, étudient la conception d'un PVC intégrant entre 30 à 50 % de farines de bois, mais en conservant les qualités du matériau. « Les Wood Plastic Composites (WPC) utilisés sur le marché américain de l'habitat (revêtements muraux et de terrasses) résistent mal au temps et aux chocs », explique Claire Barrès, chargée du projet à l'Insa. Le coeur de ce travail est donc de trouver les moyens d'optimiser l'interface entre matériaux d'origine fossile et farines lignocellulosiques. « La difficulté est que ces farines de bois ont des origines diverses, précise Denis Bortzmeyer, directeur des partenariats d'Arkema. Nous étudions donc l'utilisation d'additifs et de procédés de traitement de surface qui permettent de tolérer cette variabilité. L'objectif est d'obtenir un matériau destiné à un marché de masse, conciliant le développement durable et les cahiers des charges du bâtiment, comme la garantie décennale. » Tout cela, à un coût équivalent, voire légèrement inférieur, à celui du PVC ! « Le projet porte sur trois ans, mais dans un an ou deux, on y verra plus clair », estime Denis Bortzmeyer. Il sera alors temps de structurer la collecte et l'approvisionnement en farines pour un marché du PVC bio estimé à 1 Mt en 2015.