Propriété depuis 1991 du Conservatoire de l'espace naturel et des rivages lacustres, l'île Nouvelle, dans l'estuaire de la Gironde, est aujourd'hui rendue à la nature. Le conseil général, qui assure la gestion de ce site de près de 300 hectares longtemps voué à l'agriculture intensive, vient, dans le cadre de sa politique en faveur des espaces naturels sensibles, d'adopter un programme pluriannuel de 9,4 millions d'euros destiné à restaurer ces anciennes friches. Le principe consiste à ouvrir les sites endigués à l'influence des marées pour permettre un retour à un état naturel. « Il s'agit d'ouvrir les digues de façon contrôlée pour permettre la colonisation des vasières par des roseaux, qui, à terme, favoriseront l'apparition de forêts alluviales propices à certaines espèces végétales et animales », détaille Alain Renard, vice-président du conseil général. En parallèle, une équipe de trois personnes employées par la collectivité territoriale suit la faune et la flore en lien avec le Conservatoire botanique national. Localisé sur un axe migratoire entre l'Europe et l'Afrique, le site accueille en effet une centaine d'espèces, dont le milan noir. Adhérent du réseau Eurosite, le conseil général a profité du savoir-faire d'une ONG néerlandaise qui a effectué un travail de dépoldérisation similaire dans l'estuaire de la Meuse. Aujourd'hui, l'île Nouvelle appartient au Réseau Aquitaine nature en tant que site naturel remarquable.