L'ambitieuse opération programmée d'amélioration thermique et énergétique des bâtiments (OPATB) de Vénissieux (69), pourtant sélectionnée par l'Ademe en 2002, est abandonnée par la ville, à la suite à la défection de l'agence. Évaluée à près de 30 millions d'euros, l'opération portait sur 13 000 logements et 200 000 m2 de tertiaire. Motif invoqué par l'établissement public dans son courrier de refus en juin dernier : « Les échéances de l'OPATB sont en contradiction avec le système d'aide actuel ». La ville aurait-elle mis trop de temps à concrétiser son projet, alors que ce dispositif expérimental s'achève à la fin de l'année ? À l'agence, on refuse de répondre. Certes, « le portage s'est avéré difficile », suggère Xavier Deloche, directeur du développement social et durable à l'Opac du Rhône, l'un des bailleurs sociaux du périmètre. Mais la ville impute la frilosité de l'Ademe au non-engagement d'autres partenaires sur l'habitat social et au report du démarrage d'un programme d'intérêt général (Pig). Piloté par le Grand Lyon, celui-ci prévoit, à partir de 2011, le traitement énergétique de 4 500 logements privés inscrits dans l'OPATB... « La ville regrette un manque certain d'efficacité entre partenaires, reconnaît Pierre-Alain Millet, adjoint au maire chargé du développement durable. Mais le fond du problème, c'est que l'on manque d'argent pour le logement social, qui représente 66 % du parc visé par l'OPATB. » Xavier Deloche ne cache pas sa déception : « On a passé beaucoup de temps, pour un résultat nul ». En cinq ans, la phase pré-opérationnelle de l'OPATB a tout de même permis la réalisation d'études utiles à d'autres programmes. Comme ceux de l'Opac du Rhône en matière d'isolation, par exemple. Le Pig du Grand Lyon en a lui aussi bénéficié. De même que la ville qui s'est appuyée sur une thermographie et un audit énergétique global pour lancer un plan d'intervention d'un million d'euros sur son patrimoine...