Des chiffres vérifiables et opposables. C'est le leitmotiv du nouveau né France Territoire solaire (FTS). Ce « think thank » du photovoltaïque est « un rassemblement d'individus qui viennent pour leur compte propre, pas au nom d'organisations. Nous ne sommes pas un syndicat », présente Daniel Bour, premier président de FTS. Cette association est née d'un constat : le flou des chiffres dans les débats du moratoire sur le photovoltaïque. Pour y remédier, à partir de ce printemps, elle va publier chaque trimestre son « observatoire du photovoltaïque » et promet de dévoiler ses hypothèses et méthodes de calcul. Pour l'occasion, FTS s'est associée au cabinet de conseil Kurt Salmon. « Le photovoltaïque est emblématique des fragilités des politiques publiques et des technologies du futur », estime, chez Kurt Salmon, Céline Alléaume, qui veut « créer les conditions de la transparence et du débat ». Pour cela, « l'observatoire doit être neutre et factuel », insiste Daniel Bour. Dans sa première édition, FTS compare le parc photovoltaïque français à son homologue allemand. Il fournit le cumul des raccordements au réseau par trimestres depuis la fin 2009, et chiffre précisément l'avant et l'après moratoire. Entre le 31 décembre 2010 et le 31 mars 2011, les projets en file d'attente ont chuté de 45 %, passant de 3 602 à 1 971 MW. L'observatoire retrace aussi l'évolution des tarifs de rachat français : pour les moyennes toitures, FTS signale une baisse de 60 % depuis janvier 2010 et de 36 % depuis le moratoire. De quoi alimenter avec précision le débat sur l'énergie.