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POLITIQUES

Penser aux matériaux locaux

PUBLIÉ LE 1er AVRIL 2015
LA RÉDACTION
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Toute l'information de cette rubrique est dans : Environnement Magazine
Le magazine pour les acteurs et décideurs du développement durable et des métiers de l’environnement.
Qui dit matériaux de construc­ tion écologique, dit souvent bois. Bien connu et de plus en plus utilisé, le bois se retrouve dans l'ossature de nombreux bâtiments… malheureusement sans qu'il s'agisse pour autant d'essence locale. « Nous avons en France un massif forestier peuplé aux trois quarts de feuillus. Or 90 % des sciages pour la construction sont des résineux, révèle Luc Floissac, conseiller environnemental au laboratoire de recherche en architecture de Toulouse. Car ces cinquante dernières années, les pays scandinaves ont orienté la construction vers ce type de ressource. » Pour reprendre la main sur ce marché, certaines collectivités reviennent aux feuillus, comme à Épinay-sur-Seine, où les architectes ont souhaité intégrer du peuplier à l'ossature d'une école maternelle qui ouvrira ses portes en 2016. Des organismes locaux essaient de répondre à la demande en résineux, comme le Comité du massif alpin. « Nous avons créé l'association Bois des Alpes en 2008, avec l'idée de valoriser la filière locale et de préserver ses emplois, retrace Daniel Bignon, président de l'association. L'objectif était notamment que les appels d'offres publics puissent demander du bois commun dans les Alpes ou un équivalent. » Pour cela, une certification Bois des Alpes a été créée et 35 entreprises l'ont obtenue. Elles assurent une traçabilité totale de leur bois ainsi que la gestion durable de la forêt (la certification Bois des Alpes allant de pair avec le label PEFC). « Pour montrer qu'il était possible de construire en matériaux locaux sans surcoût, nous avons fait sortir de terre une vingtaine de bâtiments pilotes et une quarantaine d'autres projets ont suivi, se félicite Daniel Bignon. Les acteurs locaux ont intégré la certification, à l'image de Drôme Habitat, qui va construire 400 maisons en quatre ans, avec au moins 60 % de bois des Alpes ! » Mais il n'y a pas que le bois qui oriente le secteur du bâtiment vers les circuits courts. Paille, chanvre, lin sont également des matériaux disponibles. Comme l'a bien compris la Région Rhône­Alpes qui vient de lancer un appel à manifestation d'inté­ rêt sur les bâtiments écoconçus. « Nous avons commencé à travailler dès 2012 sur la structuration de la filière de la paille, pour aider les professionnels à adopter de bonnes pratiques. Puis nous avons élargi notre réflexion aux autres matériaux bio-sourcés, explique­t­on à la Région. Une fois l'offre montée, il nous fallait nous concentrer sur la demande. » L'AMI vise donc à encourager les maîtres d'ouvrage à proposer des pro­ jets mas si vement construits en écomatériaux, si possible d'ori­ gine locale. « Ce critère peut en effet être respecté, plus ou moins facilement selon les matériaux, détaille la Région. Depuis une dizaine d'années, une concentration du secteur bois permet de répondre à des demandes pour des grands bâtiments. La paille est un sous-produit de l'agriculture, qui se trouve également partout. » Les trois ou quatre projets lauréats se verront offrir l'assistance à maîtrise d'ouvrage pendant trente jours, répartis sur leur durée. L'objectif régional est de les former à l'écoconstruc­ tion, l'une des conditions de la mise en place de circuits courts, selon Luc Floissac. « Si les entreprises du bâtiment prennent l'habitude de travailler dans l'écoconstruction, elles identifieront les producteurs locaux et les contacteront à temps pour organiser les chantiers. » D'autres obstacles restent cepen­ dant à surmonter, notamment sur le plan réglementaire. « Afin d'ouvrir largement, rapidement et économiquement le marché de la rénovation aux produits bio-sour-cés, il faut reconnaître ex plicitement les valeurs de performance par défaut de ces matériaux parmi les conditions nécessaires pour la délivrance de certificats d'économies d'énergie ou de subventions de l'Anah par exemple. C'est une mesure qui ne coûterait rien ! » milite Luc Flois­ sac. En outre, le conseiller envi­ ronnemental prône la prise en compte de la quantité de maté­ riaux bio­ sourcés dans le moteur de calcul réglementaire RT 2012. Pourquoi pas assorti d'un bonus­ malus selon les émissions et stoc­ kages de gaz à effet de serre des bâtiments ? Des suggestions trans­ mises aux pouvoirs publics… l
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