Un accès à internet, un peu de volonté et c'est parti ! En quelques semaines, sans se déplacer, ces cours en ligne et gratuits que sont les Mooc (Massive Open Online Course) proposent un socle de savoirs à quiconque est intéressé. Cette offre pédagogique, qui bouleverse la formation continue et l'enseignement supérieur, vise des étudiants, des professionnels et des passionnés. S'ils pullulent dans le ma na gement et l'entrepreneuriat, les Mooc étaient rares dans l'environnement1 . « Porté par le succès d'un Mooc sur l'économie circulaire, qui a attiré près de 9 000 participants et généré 300 000 visionnages des vidéos proposées, nous venons d'en lancer un sur la biodiversité, qui se termine fin juin, motive Delphine Pomme-ray, responsable de ce cours et directrice de l'Université virtuelle environnement et développement durable (Uved). Une audience de 10 000 inscrits par session est une bonne moyenne. Le but d'un Mooc est de toucher un plus grand nombre de personnes que les interventions pédagogiques classiques. » Soutenue par le ministère de l'Enseignement supérieur, cette fondation a planché un an sur son contenu. À l'heure où nous bouclons cet article, il a suscité près de 4 000 inscriptions. Détail notoire, « il est possible de s'inscrire au fil du cours, jusqu'à la mi-juin », complète-t-elle. Quel est le programme ? « Il s'appuie sur de courtes vidéos avec un fil conducteur. Le but est que les apprenants ne décrochent pas. Pour l'économie circulaire, un tiers ont été jusqu'au bout et 10 % ont décroché l'attestation de suivi. Pour la biodiversité, nous voulons faire autant, voire mieux. » Une cinquantaine de spécialistes issus d'établissements tels que le Muséum national d'histoire naturelle (MNHN), l'Irstea ou l'Ifremer ont été mobilisés. Les sélectionner a pris du temps : un référent scientifique (Gilles Boeuf, le président du MNHN) et un appel à manifestation d'intérêt ont été nécessaires. Écosystèmes forestiers, agroécologie, végétation urbaine : les thèmes abordés sont larges. Le tout donne envie d'aller plus loin : il y a pour cela des activités en ligne (quiz, devoirs évalués par des pairs). « Un forum d'échanges est animé chaque jour par un expert. Le but est que les participants interagissent », insiste Delphine Pommeray . Même parti pris pour le Mooc sur l'éco-conception de l'Institut arts et métiers de Chambéry (3 800 inscrits), qui s'appuie côté forum sur LinkedIn. En mai, celui sur les risques côtiers a impliqué d'animer sur les réseaux sociaux des pages… vite oubliées une fois le cours terminé. Fidéliser la communauté d'apprenants reste un enjeu. Enfin, outre sa double nationalité, la particularité du Mooc franco-tunisien lancé en juin sur l'écotourisme est de déboucher sur une certification payante, pour « valider et capitaliser sur cet apprentissage ». l