« Sachons accepter ces espaces sauvages qui échappent à nos règles, nos calculs (…). L'homme a besoin de l'imprévisibilité du monde vivant. » Le réalisateur Jacques Perrin, parrain du label Réserves de vie sauvage (RVS) déposé à l'INPI par l'Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas), participait ce vendredi 8 janvier à l’inauguration de la réserve des Deux lacs à Chateauneuf-du-Rhône (Drôme).
« La Frapna Drôme nous a fait don de ces deux lacs de 15 et 25 hectares, d'anciennes zones d'extraction de gravier qu'elle avait acquis en 2007 pour réhabilitation. Et ce n'est pas un cadeau ! Nous reprenons un dialogue difficile notamment avec chasseurs, pêcheurs et autres adeptes de sports motorisés qui y ont leurs habitudes... », explique Marc Giraud, vice-président de l'Aspas.
Car dans une RVS, la seule activités autorisée pour les visiteurs est la… promenade sur les chemins déjà tracés. Ce qui correspond au classement « Zone de nature sauvage » de L'Union internationale de conservation de la nature (UICN).
« La protection de la nature en France, cela n'existe plus ! Alors que nous célébrons cette année le quarantième anniversaire de la loi de 1976, on peut encore chasser des espèces rares, y compris protégées, jusque dans des parcs nationaux ou des réserves d’État », regrette Marc Giraud, citant par exemple le massacre des bouquetins des Alpes du massif de Bargy (Haute-Savoie), du loup ou la chasse à la glu pratiquée dans le parc national des calanques…
L'Aspas développe donc une politique d'acquisition foncière sur fonds privés. L'association possède aujourd'hui 360 ha dont 300 labellisés RVS. Deux réserves, celle du Grand Barry dans la Drôme et celle du Trégor dans les Côtes-d'Armor, intègrent même le réseau européen Rewilding Europe dont l'objectif est de rendre un million d'hectares à la nature sur le continent d'ici à 2020.FTLe site de l'AspasLe site de Rewilding Europe