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POLITIQUES

Océan et pêche durable : quels enjeux pour la filière aujourd’hui ?

PUBLIÉ LE 1er DÉCEMBRE 2016
LA RÉDACTION
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Le magazine pour les acteurs et décideurs du développement durable et des métiers de l’environnement.
Le colloque, organisé par WWF France, SeaWeb Europe et Carrefour, à l’occasion de la publication d’un guide à l’usage des professions pour lutter contre la pêche illégale, a réuni des acteurs issus de tout secteur, pour avancer sur les nouveaux défis de la filière. Au programme, quatre tables rondes sur les enjeux de la pêche durable et la qualité des eaux.  Ou en sommes-nous ? Quels défis restent-ils à relever ? Comment créer une filière « responsable » ? Quelles conséquences a l’acidification des océans ? « Il s’agit d’adapter l’action des hommes à l’environnement, non pas le contraire » C’est Isabelle Autissier, Présidente de WWF France, qui a introduit ce colloque. L’océan subit actuellement de nombreuses agressions : le réchauffement climatique et son acidification, sa pollution généralisée et notamment plastique, la surpêche, la pêche « pirate », les mauvaises pratiques de pêche… Pourtant, si l’océan était un pays, ce serait la septième puissance économique du monde. Nous en tirons des richesses exceptionnelles. Un océan en bonne santé pourrait être le support des activités économiques et sociales des êtres humains. Pour cette navigatrice, ce ne sont que des activités durables qui peuvent engendrer des activités économiques durables et donc, des sociétés durables. Même si de nombreux défis sont à relever, c’est sur une note optimiste que son discours s’achève : « les temps changent » et des initiatives ont été prises au niveau étatique (création d’aires marines protégées) mais aussi privé. Pour illustrer ce dernier argument, Noël Prioux, directeur exécutif de Carrefour France, a affirmé sa volonté de participer au développement d’une attitude durable et a annoncé qu’un poisson sur deux, d’ici 2020, sera issu de la pêche durable sur les étals de Carrefour France. La préservation des ressources marines est un défi collectif, et les industriels ont un rôle non négligeable à jouer. Quatre défis majeurs pour la pêche ont été mis en avant :- Stopper la chute de population de certains types de poisson.Pour ce, il est important « d’éduquer le client ». À ce titre, les industriels doivent avoir des poissonniers formés, mais, comme l’a justement avancé François Pasteau, Président de SeaWeB Europe et chef cuisinier, les professionnels de la gastronomie doivent également avoir des exigences dans leur choix et être capables de les expliquer à leurs clients. Les associations ont, quant à elles, un rôle en matière d’information. Par exemple, l’association Good Planet a développé une application smartphone (Planet Ocean) qui permet aux consommateurs de déterminer quel poisson éviter et quel poisson privilégier. Le rôle du consommateur est lui aussi non négligeable. D’après un sondage effectué sur 30 000 personnes dans toute l’Europe, le critère de durabilité des produits n’arrive qu’en septième position après, dans l’ordre d’importance, la qualité, le prix et la provenance.   - Réduire l’impact du poisson d’élevage (réduire notamment l’usage d’antibiotique)- Réduire la pollution des océans L’interdiction des sacs plastiques a été une mesure exemplaire prise par la France. Toutefois, tous les pays dans lesquels Carrefour est implanté ne le permettent pas. Il semble pourtant crucial de réduire la pollution plastique dans l’océan à l’heure où les plaques de déchets sont considérées comme un « septième continent ».  - Lutter contre la pêche illégale, responsable d’une nouvelle forme d’esclavage. « Selon l’Organisation International du Travail (OIT), la concurrence sur le marché des produits de la mer est telle qu’elle engendre des impacts négatifs sur les conditions de travail et peut mener à du travail forcé. Les travailleurs de l’industrie de la pêche sont particulièrement vulnérables aux abus, tels que : exploitation, trafic, travail forcé et travail des enfants. Ces abus sont en augmentation dans le secteur de la pêche et sont souvent associés à d’autres problèmes sociaux et environnementaux (surpêche, droit des migrants, corruption, et crime organisé » (Guide à l’usage des professionnels pour lutter contre la pêche durable).   « Les poissons pleurent aussi » Pierre Micheletti, Vice-Président d’Action Contre la Faim (ACF) et auteur de Les poissons pleurent aussi, explique le lien qui existe entre la surpêche et l’insécurité alimentaire qu’elle peut engendrer. ACF déplore d’ailleurs que l’Accord de Paris, pourtant remarquable sur certains points, n’ait pas assez abordé l’insécurité alimentaire. Pour de nombreux pays, le réchauffement climatique et la surpêche ont des conséquences dramatiques : la raréfaction des ressources entraîne une baisse considérable de l’apport en protéines animales des populations, et la montée des eaux pose la question du déplacement des personnes. Une élévation du niveau de la mer d’un mètre peut aboutir au déplacement de quatre millions d’êtres humains. Or, jusqu’alors, il n’existe pas de statut de réfugiés climatiques. Pour conclure, même si le nombre de personnes présentes à ce colloque prouve que des changements sont à venir en matière de durabilité et de protection de l’océan, un chantier considérable doit être mis en œuvre. L’océan absorbe 30 millions de tonnes de CO2 par jour et les conséquences sont visibles : le niveau de la mer augmente, elle se réchauffe et son acidité a augmenté de 30% depuis le début de la révolution industrielle. Tous les acteurs des différents secteurs doivent collaborer. Comme l’a justement expliqué François Piccione, Coordinateur du réseau océans, mers et littoraux chez France Nature Environnement, il faut arrêter d’opposer les pêcheurs et les ONG. Il faut réconcilier le secteur professionnel et le secteur scientifique. La coopération multi-acteurs est aujourd’hui essentielle. Le droit doit lui aussi s’adapter. Au niveau de l’Union européenne, deux directives sont censées améliorer la qualité des eaux marines et intérieures. Néanmoins, il semble difficile pour les acteurs du secteur de s’approprier un texte juridique d’une centaine de pages.   Héloïse Patcina
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