Lundi 25 juin, à la sortie du Grand conseil d’orientation de l’agriculture biologique, le ministre de l’agriculture et de l’alimentation Stéphane Travert, a présenté le programme « Ambition bio 2022 », qui a pour objectif d’atteindre 15 % de cultures bio en 2022.
Doté de 1,1 milliard d’euros, ce programme vise à développer les surfaces agricoles françaises cultivées en bio, structurer les filières, développer la consommation et accompagner l’offre de produits biologiques, renforcer la recherche, former les acteurs, adapter la réglementation et plancher sur le développement du bio dans les territoires d’Outre-mer.
Pour financer ce plan d’actions, « trois leviers financiers seront particulièrement mobilisés », annonce le ministère. A savoir, le renforcement des moyens consacrés aux aides à la conversion, avec 200 millions d’euros de crédit d’État, 630 millions d’euros de fonds FEADER, des soutiens publics ainsi qu’un apport de 50 millions d’euros par an par la redevance pour pollutions diffuses (RPD) à partir de 2020. Par ailleurs, le fonds de structuration « avenir bio », géré par l’Agence bio, sera doublé et passera « progressivement de 4 à 8 millions d’euros par an », est-il précisé. Enfin, ce plan prévoit « une prolongation et une revalorisation du crédit d’impôt bio de 2500 à 3500 euros jusqu’en 2020 ».
Un soutien technique, environnemental et social
Le plan vise à développer la production pour atteindre les 15 % de surface agricole française cultivée en bio à l’horizon 2022. Objectif défini à l’issue des Etats généraux de l’alimentation qui ont eu lieu fin 2017. « Afin d’y parvenir, plus de lisibilité et de visibilité seront données aux dispositifs d’aides aux producteurs bio ou en conversion, ainsi qu’à tous ceux qui souhaitent s’installer ou transmettre leurs exploitations », explique le ministère. Un soutien technique, environnemental et social sera également proposé. Afin de structurer les filières de l’agriculture bio, le programme prévoit de développer des outils de sécurisation des acteurs, y compris dans la restauration collective, d’identifier les priorités dans les territoires, de développer un système d’information partagée ou encore de poursuivre les travaux de mise en œuvre des plans de filières établis dans le cadre des Etats généraux de l’alimentation. Par ailleurs, ce programme ré-affirme l’objectif de 20 % de bio en restauration collective d’ici 2022, afin de développer la consommation de produits bio. De plus, « des actions de promotion seront mises en place, destinées à appuyer le développement des exportations de produits biologiques dans les filières et les destinations présentant des opportunités », souligne le ministère.
Recherche et formation
La recherche sera également valorisée : l’ITAB et l’INRA coordonneront notamment des programmes d’expérimentations. Par ailleurs, afin de former les acteurs de la filière biologique, le réseau Formabio bénéficiera d’outils et de supports pédagogiques. « Les spécificités du bio seront, aussi par exemple, mieux valorisées au sein des métiers de bouche, de la restauration collective et de la distribution », précise le programme présenté par Stéphane Travert. Celui-ci contient également une adaptation de la réglementation : « Le 1er janvier 2021, une nouvelle réglementation sera applicable qui accompagnera le développement du secteur tout en apportant des garanties aux consommateurs », est-il précisé. Enfin, le dernier axe autour duquel s’articule le programme « ambition bio 2022 », s’attache au développement de l’agriculture biologique dans les territoires d’Outre-mer. Un chantier intégrera notamment « une gouvernance adaptée, des réunions dédiées, des groupes de travail spécifiques sur des thématiques telles que la connaissance et la structuration des marchés, la réglementation, le besoin de recherche et de développement et les outils financiers ».