Alors que l’Assemblée nationale doit voter ce vendredi 17 avril, le projet de loi de finances rectificative 2020, des ONG environnementales réclament des conditions au sauvetage des entreprises françaises.
Après avoir alerté sur les conditions de sauvetage des compagnies aériennes, les ONG Greenpeace France, Oxfam France et Les amis de la Terre France, attirent l’attention sur le projet de loi de finances rectificative 2020 qui devrait être voté ce vendredi 17 avril à l’Assemblée nationale. Ce projet met 20 milliards d’euros à disposition pour le sauvetage de grandes entreprises françaises, « telles qu’Air France, Renault ou le parapétrolier Vallourec », soulignent les ONG. Celles-ci « s’alarment qu’aucune condition ne soit posée au versement de ces aides publiques, alors qu’elles pourraient renflouer des entreprises polluantes, qui contribuent fortement au dérèglement climatique », écrivent-elles dans un communiqué.
Le chargé de campagne politiques climatiques à Greenpeace, Clément Sénéchal, estime qu’en « choisissant cette réponse à la crise économique, le gouvernement démontre qu’il ne prend toujours pas au sérieux la question écologique, c’est-à-dire le monde d’après. Pire, il prend prétexte de cette crise sanitaire pour blanchir son alliance indéfectible avec les lobbies, au moment où les citoyen-nes réclament au contraire une société résiliente et des lendemains tournés vers l’intérêt général ».
Les trois ONG précisent qu’un amendement déposé ce jeudi 16 avril par Matthieu Orphelin et dix autres députés, a été rejeté en commission des finances. Celui-ci demandait des contreparties à l’augmentation des participations de l’Etat dans de grandes entreprises. « Toute montée au capital de l’Etat dans une entreprise devrait être soumise à une obligation de réduction d’émissions de gaz à effet de serre alignée avec les objectifs de l’Accord de Paris, au non-versement de dividendes et à une limitation stricte des hauts salaires », martèlent les ONG.