Agnès Pannier-Runacher, en visite à l'école polytechnique / Crédits : Ecole polytechnique
Si le ministère de la Transition écologique récupère l’énergie, confiée à Bercy sous le gouvernement de Gabriel Attal, il perd des compétences clés, comme le logement, le transport ou la cohésion des territoires. La biodiversité est également la grande absente de ce gouvernement.
Agnès Pannier-Runacher est de retour. L’ancienne ministre de la Transition énergétique (de mai 2022 à janvier 2024) a été nommée ministre de la « Transition écologique, de l’énergie, du climat et de la prévention des risques » dans le gouvernement de Michel Barnier.
La macroniste, grande défenseuse de l’énergie nucléaire, remplace ainsi Christophe Béchu, resté plus de deux ans à la tête du ministère.
Un nouveau ministère « démantelé »
Dans le cadre de cette nomination, le périmètre du ministère de la Transition écologique a été remanié, et vidé d’une partie importante de ses prérogatives. S’il récupère l’énergie, qui était passée en janvier dernier sous le giron de Bercy avec le gouvernement de Gabriel Attal, le ministère perd en revanche des sujets clés pour la transition, tels que le logement, le transport ou les territoires. La biodiversité a quant à elle tout à fait disparu : elle n’est - pour le moment - ni mentionnée dans le portefeuille d’Agnès Pannier-Runacher, ni dans celui des ministères de la Mer ou des Outre-Mer. La gestion des forêts est aussi pleinement passée du côté du ministère de l’Agriculture. « La transition énergétique a absorbé la transition écologique. L’écologie, au sens large, a presque disparu de l’organisation gouvernementale », a analysé l’avocat spécialiste de l’environnement et de l’énergie, Arnaud Gossement, sur X.
« Le ministère de l’écologie est démantelé […] C’est le périmètre ministériel le plus restreint depuis... Jean-Louis Borloo (soit plus de 15 ans), déplore sur Linkedin Marine Braud, ex-directrice de cabinet de la Secrétaire d’Etat chargée de la biodiversité et ex-conseillère écologie d’Emmanuel Macron et d’Elisabeth Borne. […] Autant dire que la nouvelle ministre n’aura la main sur quasiment aucune des politiques sectorielles nécessaires à la transition...Sans compter la perte du lien avec les collectivités, alors que la territorialisation de la planification écologique est un enjeu essentiel », développe-t-elle.
Plusieurs dossiers brûlants attendent pourtant la nouvelle ministre, dont les publications très attendues de la Stratégie nationale bas carbone (SNBC), de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), de la Stratégie française énergie-climat (Sfec) mais aussi du Plan national d’adaptation au changement climatique (Pnacc).