Un rapport publié ce mercredi 13 mai par les Amis de la Terre France et Reclaim Finance, souligne que les banques et investisseurs français continuent à soutenir massivement le pétrole et le gaz de schiste nord-américains.
Les Amis de la Terre France et Reclaim Finance publient ce mercredi 13 mai, un rapport intitulé « La Place financière de Paris au fonds du puits ». Alors que les grandes banques et investisseurs français tiennent leurs assemblées générales à partir d’aujourd’hui, ce rapport épingle en particulier la Société Générale, le Crédit Agricole, BNP Paribas et le groupe Banque Populaire Caisse d’Epargne (BPCE), qui ont accordé 24 milliards de dollars de financement aux pétroles et gaz de schiste nord-américains depuis l’adoption de l’Accord de Paris. A elle seule, la Société Générale a financé le secteur à hauteur de 11 milliards de dollars depuis 2016. « Les acteurs financiers français, dont AXA et Rothschild & Co, totalisent de surcroît 12 milliards de dollars d’investissements dans les entreprises les plus agressives dans le développement du secteur », souligne également ce rapport.
« La crise du coronavirus et le krach pétrolier ont mis en évidence les risques déjà bien connus des pétrole et gaz de schiste, auxquels nos banques et investisseurs ont depuis des années fait le choix d’être surexposés. Au moment où cette industrie paraît au bord de la faillite et où l’urgence climatique exige une action immédiate, il serait complètement irresponsable que la finance française continue à miser sur son sauvetage et la reprise de son développement sauvage. Les acteurs financiers publics comme privés doivent au contraire reconnaître que ce secteur n’a pas sa place dans le monde d’après », estime Lorette Philippot, chargée de campagne Finance privée aux Amis de la Terre France.
Ainsi, les deux organismes auteurs du rapport, appellent la finance publique et privée « à mettre en œuvre une politique de tolérance zéro vis-à-vis des pétrole et gaz de schiste ». Ceci impliquant l’adoption de mesures contraignantes pour les banques, assureurs et investisseurs, au niveau national. « L’État actionnaire doit en outre refuser de soutenir les entreprises françaises actives dans cette industrie, en l’absence de plan de transformation de leurs activités pour sortir des énergies fossiles », estiment les Amis de la Terre France et Reclaim Finance.
Un constat international
Pour rappel, l’étude annuelle de l’ONG Rainforest Action Network, BankTrack, Indigenous Environmental Network, Oil Change International, Reclaim Finance et Sierra Club, sur le financement des énergies fossiles par les banques mondiales, a été publiée le 18 mars dernier. Celle-ci conclut qu’entre 2016 et 2019, 35 banques américaines, canadiennes, chinoises, européennes et japonaises, ont financé les énergies fossiles à hauteur de plus de 2.700 milliards de dollars.