Une étude de l’Ifop pour Depanneo, relayée par la fondation Jean Jaurès, fait montre d’un soutien mitigé des Français au projet de référendum permettant de faire entrer la lutte pour le climat dans l’article 1 de la Constitution.
C’était « la » grande annonce du président de la République aux membres de la Convention citoyenne sur le climat : un référendum pour intégrer la lutte pour le climat dans l’article 1er de la Constitution. Mais la promesse ne semble pas convaincre les Français, qui seraient 61% à la percevoir comme un « coup politique », selon une étude de l’Ifop pour Depanneo, relayée par la fondation Jean Jaurès. Menée sur 1.000 personnes, elle montre un résultat qui pourrait sembler paradoxal : « un référendum sur le sujet serait certes approuvé par une majorité d’électeurs mais dans le cadre d’une abstention massive », note la fondation.
Manque de notoriété
D’abord, l’initiative est encore très méconnue : seuls 60% des répondants en ont entendu parler, dont 25% avec précision. Il s’agit surtout de personnes déjà sensibilisées à l’écologie. Un peu plus d’un tiers des répondants déclare vouloir participer au référendum : il se situerait alors parmi les moins mobilisateurs de la 5e République. « Si seuls 27 % des personnes déclarant ne pas avoir entendu parler de ce référendum envisagent d’y participer, ils sont près de 47 % parmi ceux voyant précisément de quoi il s’agit. Ces chiffres laissent penser qu’une amélioration de la notoriété du référendum pourrait entraîner une progression de la participation », analyse la fondation.
En revanche, l’initiative en elle-même suscite l’enthousiasme : « si le scrutin avait lieu, l’approbation à la réforme de l’article premier de la Constitution n’en serait pas moins massive (79 %), en particulier dans les rangs des Français les plus jeunes (95 %) et les plus sensibles à la cause environnementale (96 % des sympathisants EELV, 91 % des Français se sentant très écologistes) », indique l’étude. Les répondants sont 60% à estimer que la réforme aura des effets positifs sur l’environnement, et 56% sur la lutte contre le réchauffement climatique.
L’étude note aussi une forte adhésion aux mesures incitatives de la Convention citoyenne pour le climat, comme la création d’un écolabel informatif (88%), les aides à la rénovation de logements pour les plus démunis (86%), et le remplacement des chaudières au fioul et à charbon (68%). La tendance est à la baisse pour l’obligation pour les propriétaires de rénover leur logement d’ici 2040 et la taxe sur les produits alimentaires transformés.