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POLITIQUES

« Pour Jean-Luc Mélenchon, les priorités sont l’écologie, le social et la démocratie »

PUBLIÉ LE 5 AVRIL 2022
ANTHONY LAURENT
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« Pour Jean-Luc Mélenchon, les priorités sont l’écologie, le social et la démocratie »
Planification écologique, règle verte, souveraineté solidaire… Face à l’urgence climatique, Jean-Luc Mélenchon souhaite aller plus loin que la transition, pour mettre en œuvre une véritable « bifurcation » écologique. Rencontre avec Martine Billard, coordinatrice du programme écologie du candidat de La France insoumise à l’élection présidentielle.

Environnement Magazine : Quelles sont les priorités de Jean-Luc Mélenchon ?

Martine Billard : Le programme de Jean-Luc Mélenchon est basé sur trois priorités : l’écologie, le social et la démocratie. Concernant le volet écologique, nous avons décidé de prendre résolument en compte l’urgence de la situation – comme l’a encore rappelé le dernier rapport du GIEC. D’ailleurs, nous ne parlons plus de « transition », car le terme donne le sentiment que nous avons le temps, mais de « bifurcation ». Cette bifurcation écologique signifie que nous devons opérer un changement radical. Si toutes nos réflexions et toutes nos propositions prennent la mesure de l’urgence écologique, elles prennent aussi en compte les besoins de celles et ceux qui ont le moins. Par exemple, nous sommes favorables au remplacement des véhicules thermiques par des véhicules électriques, mais si nous ne réduisons pas déjà les mobilités imposées, nous n’obtiendrons pas de résultats à la hauteur des enjeux. La première urgence est de réduire les déplacements imposés. C’est à cette condition que nous pourrons alors développer massivement les transports publics et les transports à la demande pour les zones rurales, sans oublier le covoiturage et le vélo.

Quelle sera votre méthode pour mener à bien cette bifurcation ?

Au centre de notre pensée, il y a la planification, que beaucoup d’économistes et d’écologistes ont d’ailleurs reprise. S’il y a urgence, si nous voulons bifurquer, nous sommes obligés de planifier, nous ne pouvons pas nous contenter d’incitations fiscales et de demi-mesures. Il faut organiser la bifurcation. Dès cet été, par exemple, nous prendrons par décret les mesures écologiques les plus urgentes. Ensuite, nous discuterons et voterons une loi de planification, avec des objectifs par secteur et par territoire. Une fois la loi votée, les parties prenantes – citoyens, élus locaux, corps intermédiaires, etc. – devront se concerter pour mettre en œuvre les objectifs fixés. Le rôle des citoyens est ici fondamental car il faut reconstruire la confiance dans notre pays.

Jean-Luc Mélenchon et La France insoumise parlent aussi beaucoup de la « règle verte ». Qu’est-ce ?

Nous proposons en effet d’inscrire une « règle verte » dans la Constitution, c’est-à-dire une règle qui nous permette de ne pas puiser plus de ressources renouvelables que ce que la planète peut reconstituer et de ne pas produire plus de déchets qu’elle ne peut en absorber. Pour chaque projet, il faudra se poser la question de nos besoins, de nos façons de faire pour les satisfaire et de nos conséquences sur les ressources non-renouvelables. L’intérêt de la règle verte, c’est qu’elle est opposable à toute loi et à tout projet. Tout citoyen pourra s’y référer pour dénoncer une loi ou un projet qui ne serait pas conforme à la Constitution.

La règle verte nous permet en outre de lutter contre le modèle de la surconsommation, contre la société du tout tout de suite, permise notamment par le numérique. Voulons-nous vraiment vivre dans la société « du clic » où le lien social se délite ? Si on continue sur cette voie, on prend le risque de fracturer encore davantage la société française, entre les générations notamment. Sans compter que cette société n’est pas soutenable. A La France insoumise, nous ne considérons pas que le solutionnisme technologique soit la réponse à la catastrophe écologique en cours. Il faut utiliser les techniques mais à la condition que leur utilisation n’aggrave pas la situation. Nous devons toujours avoir un rapport critique à la technique.

Par ailleurs, nous sommes également pour réduire la circulation insensée des marchandises, au niveau international comme aux niveaux européen et national. Il faut relocaliser et miser sur les circuits courts. Nous parlons à cet égard de « souveraineté solidaire », c’est-à-dire que, pour nous, chaque pays doit produire ce qu’il peut produire sur son territoire et importer ou échanger ce qui lui manque. Mais l’objectif n’est pas de surproduire en France pour inonder les autres pays. L’objectif est de construire une société solidaire en coopération avec les autres sociétés.

Comment concilier justice sociale et écologie ?

Avant d’envisager des aides sociales, il faut impérativement réfléchir à nos besoins indispensables. Il faut commencer par les définir et ensuite réfléchir à la transformation de notre mode de vie.

Quelle sera la politique énergétique de Jean-Luc Mélenchon ?

Jean-Luc Mélenchon défend une souveraineté énergétique pour la France ; une souveraineté basée sur l’analyse rationnelle des énergies disponibles. Nous voulons répartir les objectifs nationaux en fonction des territoires et de ce qu’ils peuvent mettre en œuvre localement. Parallèlement, il est important d’isoler les bâtiments, avec des matériaux biosourcés à chaque fois que cela sera possible. Nous visons la rénovation de 700.000 logements par an. En ce qui concerne l’industrie, les secteurs les plus émissifs en termes de gaz à effet de serre doivent mener des plans de décarbonation. Cela dit, on parle beaucoup du bilan carbone des activités économiques, mais il faut aussi ajouter le bilan matière. Il nous faut émettre moins de gaz carbonique mais il nous faut aussi consommer moins de matières. C’est pourquoi l’un de nos axes principaux en matière d’écologie, c’est l’éco-conception : il faut produire en consommant le moins de matières possibles, sinon nous ne réglerons pas le problème de fond. La sobriété est cruciale en matière écologique.

Que propose Jean-Luc Mélenchon concernant la santé environnementale ?

Il n’existe pas de politique de prévention en France, on ne veut pas s’attaquer à la racine des problèmes parce que cela remettrait en cause le système. Nous considérons pour notre part qu’il faut supprimer les causes des maladies, comme les cancers par exemple, en s’attaquant aux pesticides, à la malbouffe, etc. Certaines décisions peuvent être prises assez vite.
 
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