La Première ministre a détaillé, le 21 octobre, la feuille de route et le calendrier imposés aux ministères pour permettre au pays de réduire de 55% les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030. Une feuille de route ambitieuse car «cela veut dire que nous devrons faire en 8 ans ce que nous avons fait en 32 ans», a-t-elle annoncé.
Ce plan d’actions, loin de se résumer à l’enjeu climatique, devra couvrir d’autres défis environnementaux, tels que la restauration de la biodiversité, l’économie circulaire ou la réduction des pollutions qui impactent la santé. Décliné en 22 chantiers opérationnels, ce plan d’action piloté par Matignon, recouvre six thématiques – la mobilité, la production, l’alimentation, la préservation de la biodiversité… S’y ajoutent sept chantiers transversaux sur la question des financements, de la différenciation territoriale, de la transition des filières avec la gestion des emplois, des formations et des compétences, ainsi que sur les données environnementales, les services publics, les mesures d’accompagnement ou la sobriété des usages et des ressources.
Bâtir un consensus large La Première ministre sera aidée par le secrétariat général à la planification écologique, dirigé par Antoine Pellion. Ces concertations pourront prendre la forme de groupes de travail pilotés par les ministres ou s’appuyer sur d’autres instances de dialogue pour bâtir un consensus large. Le gouvernement devrait également compter sur un Conseil national de la refondation climat et biodiversité, un organe supplémentaire de consultation, lancé le même jour, avec la présence de représentants de la société civile et des secteurs économiques. Dans le courant du mois de novembre, trois premiers ateliers logement, transports et biodiversité lanceront ce vaste chantier de planification.
Les territoires au cœur du dispositif «Ce sont les territoires qui ont entre leurs mains la plupart des compétences décisives pour la transition écologique, comme la mobilité, la restauration de la biodiversité, la gestion de l’eau ou des déchets (…) et c’est en les associant que nous pourrons agir pleinement et partout, en ville comme dans les territoires ruraux, dans l’Hexagone comme dans les Outre-mer», a rappelé Élisabeth Borne dans son discours.
Révolution copernicienne Au niveau des financements, le fonds vert finalement porté à deux milliards d’euros est amené à porter les projets. L’accompagnement de l’État est essentiel pour doter l’ensemble des acteurs «de moyens humains (compétences/formations), techniques (innovations, juridiques, etc.), règlementaires, incitatifs et financiers - notamment ceux qui ne pourraient pas être pris en charge par le privé et/ou qui ont un effet levier plus important», précise le gouvernement. Pour le secteur privé, cela passe aussi par une «révolution copernicienne de l’investissement», avance Élisabeth Borne.
EnR et nucléaire au Parlement Un projet de loi sur les énergies renouvelables sera en outre débattu à la fin du mois d’octobre ou début novembre au Parlement. Et un autre déposé début novembre pour accélérer le développement du nucléaire. Une concertation nationale sur l’avenir du bouquet énergétique français a également été lancée ce 20 octobre, sous l’égide de la Commission nationale du débat public (CNDP).