Kevin Anandout, Consultant Digital Senior et Practice specialist chez Expertime. Crédit : Expertime
Depuis des années nous faisons face au changement climatique. Face à cette réalité, des efforts d’optimisation doivent être réalisés aussi bien dans la sphère privée que dans celle professionnelle. Kevin Anandout, Consultant Digital Senior et Practice specialist chez Expertime, présente la méthodologie « GreenOps » pour une transformation durable du numérique.
Il est établi que les facteurs d’accélération de ces dérèglements environnementaux sont liés aux activités humaines. Parmi celles-ci, la transformation digitale est l’un des domaines les plus actifs et vouée à une croissance considérable pour les prochaines années. Selon greenIT.fr et The Shift Project, le numérique représente aujourd’hui 3 à 4 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le monde et 2,5 % de l’empreinte carbone nationale. Si cette part demeure modeste comparativement à d’autres secteurs, la croissance annuelle de la consommation du numérique (volume de données, terminaux, etc.) doit nous alerter.
En effet, selon le pré-rapport de la mission d’information sur l’empreinte environnementale du numérique du Sénat, les émissions en GES du numérique pourraient augmenter de manière significative si rien n’est fait pour en réduire l’empreinte : + 60 % d’ici à 2040, soit 6,7 % des émissions de GES nationales.
Face à cette réalité, des efforts d’optimisation doivent être réalisés aussi bien dans la sphère privée que dans celle professionnelle. Pour assurer leur bon fonctionnement, les entreprises s’appuient sur un ensemble de services et d’appareils digitaux. Les chantiers de transformation digitale ont permis aux entreprises de numériser les usages de leurs collaborateurs, moderniser et optimiser les processus existants. Si l’idée de priver les organisations de leurs biens digitaux acquis n’est pas envisageable, une exigence en termes d’éco-responsabilité semble primordiale.
La méthodologie GreenOps pour une Transformation Durable
Le GreenOps est une méthodologie informatique qui cherche à optimiser les coûts de fonctionnement des solutions déployées. Il a été pensé pour aider à mieux maîtriser et optimiser l’impact écologique des entreprises dans leurs chantiers de transformation digitale grâce au cloud. Cette nouvelle méthodologie offre aux entreprises des moyens concrets pour agir sur leur empreinte écologique inhérente aux consommations de solutions cloud.
Le GreenOps a pour but de diminuer l’impact environnemental des chantiers digitaux, de rationaliser les consommations de Cloud Computing, de servir l’objectif d’une transformation durable des entreprises, de favoriser l’appropriation des enjeux écologiques du monde numérique par la DSI et favoriser la collaboration entre ces derniers et les équipes RSE et d’influer une démarche GreenIT aux fournisseurs/clients d’une entreprise.
Cette méthodologie consiste en l’application d’une démarche qui se décompose en sept grandes étapes de planification, de cadrage, de conception et formalisation, de compromis, de déploiement, d’ajustements et de suivi et de monitoring.
L’optimisation des entreprises et de leur organisation
La nature de la démarche GreenOps en fait un véhicule propice à la collaboration et à la co-construction au sein de l’organisation d’une entreprise, mais également inter organisations et inter expertises. De plus, son objectif d’application « universelle » se matérialise comme une méthodologie et un outil applicable dans tout contexte, transverse aux 3 grands paramètres IT d’une organisation que sont les usages, le software et le hardware.
L’axe du digital est incontournable au sein d’une entreprise pour que cette dernière puisse maintenir sa légitimité et sa pertinence sur son marché et vis-à-vis des collaborateurs. L’avènement du cloud et des usages collaboratifs au sein des organisations ont donné naissance à de nombreux projets de transformation digitale. Toutefois, les usages et les technologies évoluant, il est difficile d’imaginer que les transformations écoulées suffisent pour que les organisations puissent envisager leur avenir en toute sérénité. Les nouveaux enjeux comme l’intelligence artificielle, le Citizen Development ou la dématérialisation de l’environnement de travail de ces dernières années ont montré que les entreprises doivent garder une agilité face aux changements. Au vu du contexte climatique, il n’est toutefois pas raisonnable de multiplier les transformations digitales sur le seul axe de la technologie. Tout comme l’Employee Experience, la notion d’éco-responsabilité doit être centrale pour faire des projets de transformation digitale des projets de transformations durables.