L’ONG Finance Watch alerte sur l’absence de prise en compte de la science du climat par l’économie. Un phénomène qui participe à légitimer une inquiétante logique de statu quo en matière de lutte contre le changement climatique.
Hors sol. Les économistes sous-estiment les conséquences du réchauffement climatique et participent par ce biais à encourager l’inaction politique, dénonce le rapport de l’ONG Finance Watch, « Finance in a hot house world » (« la finance dans un monde chaud » ), publié le 31 octobre. L’organisation, qui se donne pour mission de « contrebalancer le lobby de l’industrie financière », déplore « un manque de considération pour les sciences du climat » de la part du monde économique.
Pour illustrer son propos, Finance Watch évoque une estimation réalisée par le réseau de banques centrales Network for Greening the Financial System (NGFS). Celui-ci établit que si la température globale augmente de 3,5°C d’ici 2 100, la production mondiale chuterait de seulement 7 à 14 %. Un constant qui semble bien loin des projections dépeintes par les scientifiques. Les climatologues alertent par exemple sur le risque d’atteindre des « points de bascule », qui pourraient entraîner des catastrophes en chaîne, à partir de +2°C.
Cette absence de prise en compte de l’urgence par la pensée économique conduit à légitimer une logique de statu quo, dénonce l’ONG.