Le groupe des écologistes souhaite qu’une enquête soit menée sur les liens entre les décideurs politiques et les entreprises impliquées dans la construction et l’exploitation de l’A69. Les députés s’interrogent sur l’obstination du gouvernement à poursuivre un projet qui rencontre une forte opposition, et dont les bénéfices sont limités.
Le groupe écologiste à l’Assemblée nationale a annoncé le 16 janvier exercer son droit de tirage annuel - qui permet à chaque groupe de décider de la création d’une commission - pour lancer une commission d’enquête parlementaire sur le montage juridique et financier de l’A69, qui doit relier Toulouse et Castres. Le projet suscite une grande opposition de la part des associations environnementales, des citoyens, et d’une partie des scientifiques et de la classe politique qui critiquent l’impact environnemental de l’A69, et son prix exorbitant, pour un gain de temps limité par rapport à la nationale déjà existante.
Dévoiler les « zones d’ombre »
Les députés écologistes souhaitent que la commission d’enquête investigue sur les liens existants entre la société Atosca - détenue à 60 % par deux sociétés de capital-risque de droit luxembourgeois - et les décideurs politiques français, élus locaux et membres du gouvernement, et qu’elle révèle les soutiens accordés aux entreprises impliquées dans le projet, que le groupe écologiste juge « absurde ».
La construction de l’autoroute a en effet reçu un avis défavorable du Conseil national de la protection de la nature en septembre 2022, et de l’Autorité environnementale un mois plus tard. Une étude réalisée par l’Ifop en novembre 2023 auprès de la population du Tarn et de la Haute-Garonne souligne que 61% des sondés se disent favorables à l’abandon du projet.
« Il y a à ce jour trop de zones d’ombre autour de l’entêtement des politiques à aller au bout de ce projet inutile, écocide et socialement aberrant. Il est donc de notre devoir de parlementaires de tirer au clair les conditions dans lesquelles le contrat de concession de l’A69 a été conclu », a justifié Christine Arrighi, députée de la neuvième circonscription de Haute-Garonne, autrice de la proposition de résolution à l’origine de cette commission d’enquête.