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POLITIQUES

COP29 : la question centrale (et épineuse) du nouvel objectif de financement

PUBLIÉ LE 12 NOVEMBRE 2024
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COP29 : la question centrale (et épineuse) du nouvel objectif de financement
Crédits : adobestock
Surnommée la « la COP de la finance », la COP29, qui se tient à Baku (Azebaïdjan) du 11 au 22 novembre, doit déboucher sur un nouvel objectif de financement des pays développés vers les pays vulnérables. Trois enjeux doivent être tranchés : le montant, les leviers, et la liste des pays contributeurs. 

S’entendre sur un nouvel objectif et cadre de financement (New collective quantified goal on climate finance, ou NCQG). C’est l’un des grands enjeux de la COP29, qui a ouvert ses portes à Baku (Azebaïdjan) le 11 novembre.

En 2009, puis dans le cadre de l’Accord de Paris en 2015, les 39 Etats les plus développés s’étaient accordés à transférer 100 milliards de dollars chaque année aux pays en développement, entre 2020 et 2025. Une promesse atteinte depuis 2022. Il s’agit aujourd’hui pour les Etats de se mettre d’accord sur un nouvel objectif.

Parmi les interrogations : le montant des financements, leur forme,  et la liste des pays contributeurs à l’effort.

Le montant des financements à définir

Premier objectif : définir le montant des financements. Aucun pays ne s’est pour le moment hasardé à proposer publiquement une somme . « On se prémunit tous de lancer des chiffres parce que c’est ce qui va être le plus contentieux et le plus difficile », admet Kevin Margon, ambassadeur climat par intérim pour la France, lors d’une conférence de presse.  Il s’agit de « définir un montant de financement public ambitieux et atteignable », explique quant à lui le cabinet de la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher.

Les ONG environnementales rassemblées au sein du Climate Action Network (CAN) invitent quant à elles les Etats à « s’engager à atteindre un nouvel objectif  […] plus ambitieux », acheminant « au moins 1.000 milliards de dollars de subventions publiques vers les pays en développement ». « Nous attendons de l’Union européenne qu’elle joue un rôle actif pour contribuer à la conclusion d’un accord sur un nouvel objectif financier qui déplace véritablement les ressources des pays riches vers les pays les plus vulnérables », résume le Climate Action Network dans un communiqué.

Elargir la base des financeurs

Afin d’augmenter les montants alloués, reste encore à « élargir la base des contributeurs publics [actuellement définie par une liste de 1992 de la Convention de Rio] », défend le cabinet de la Ministre. « L’objectif de la France, de l’Union européenne et de beaucoup d’autres pays est de tenir davantage compte des réalités économiques et des capacités contributives, afin que d’autres pays participent au financement du climat ».

La Chine ou les pays du Golfe sont par exemple concernés.

De l’argent… mais sous quel forme ?

Les leviers de ces financements seront également  discutés. La France et l’Union européenne souhaitent « accroître le rôle des financements privés et innovants », à travers « une refondation de l’architecture financière internationale », ou des « taxations internationales », souligne le cabinet de la ministre.

En 2022, 69% des financements publics des pays développés en faveur du climat prenaient la forme de prêts, selon un rapport de l’OCDE publié en mai dernier. Or, selon une enquête de Reuters, une grande part de ces prêts climatiques » sont proposés « aux taux du marché » ou « conditionnés  au financement ou à l’embauche de certaines entreprises ». Ce qui signifie « que l’argent destiné aux pays en développement est renvoyé vers les pays riches », constate l’article.


 
 
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