Le dispositif français de surveillance de la qualité de l'air compte 36 associations agréées (Aasqa). Elles emploient des techniciens sortis de filières qualifiées comme le DUT mesures physiques. Exemple en Alsace. L'Association pour la surveillance et l'étude de la pollution atmosphérique en Alsace (Aspa, www.atmo-alsace.net) est l'une des 36 Aasqa françaises. Elle fut en 1994 le premier réseau d'Europe simultanément certifié Iso 9002 et accrédité Cofrac pour la mesure des polluants. Dotée d'un budget de fonctionnement de 2,5 millions d'euros et de 150 000 à 300 000 euros annuels d'investissement, elle compte 37 salariés, 33 en équivalent temps plein. Depuis trois ans, l'organisation du travail n'y est plus pyramidale mais déclinée en processus et procédures. Propre à l'Aspa, ce mode de fonctionnement permet d'octroyer une responsabilité à chaque employé à son niveau et de traiter les problèmes horizontalement. L'association s'organise selon six pôles d'activité. L'administratif regroupe une responsable chargée des questions juridiques, fiscales et financières ayant une formation en droit public, une assistante bilingue et documentaliste, deux comptables et une secrétaire. Le pôle technique est composé d'un responsable, ingénieur qualiticien et métrologue, de cinq techniciens supérieurs chargés des réseaux de mesures fixes et mobiles, de trois chimistes en charge du laboratoire de chimie et de deux métrologues au laboratoire de métrologie. Beaucoup sont titulaires d'un DUT mesures physiques et c'est le premier emploi de la moitié d'entre eux. Les pôles R %26 D, informatique et études regroupent 14 personnes, titulaires de diplômes allant du BTS au doctorat de chimie. Ils y exercent de nombreuses activités, comme l'interprétation des données des réseaux fixes et mobiles, la diffusion des informations, les prévisions, l'inventaire et le cadastre des émissions, la prospection, etc. Enfin, le pôle qualité, transversal, est géré par trois salariés. « La rotation du personnel est faible du fait de conditions de travail satisfaisantes et d'une grande motivation due à la finalité du métier, qui consiste à oeuvrer pour améliorer la qualité de l'air », confie Alain Target, directeur de l'Aspa. Diplômé de l'École technique de l'armée de l'air en tant qu'électronicien, Alain Target travaille d'abord dans un bureau d'études comme spécialiste de la télétransmission. Il suit alors des formations complémentaires en chimie et informatique à l'université de Strasbourg. Après la fermeture de la société qui l'emploie, il postule, un 1er avril, à une annonce demandant un électronicien en télétransmission. C'est ainsi qu'il intègre l'Aspa. Il y sera le seul salarié durant les deux premières années, avant que l'association ne se développe. Ses qualifications d'origine sont très différentes de celles qui lui sont aujourd'hui utiles en tant que directeur. Pour 4 500 %26euro; mensuels, son quotidien comporte désormais les responsabilités classiquement associées aux fonctions de direction, telles que la coordination des activités avec les responsables de pôles, la gestion des ressources humaines, la préparation des réunions statutaires et des budgets, etc. Néanmoins, « les journées de travail sont très variables ». Alain Target revient par exemple de missions à Malte et en Roumanie : « Je suis toujours au carrefour de nombreuses activités. »