Quelles sont les nouvelles thématiques abordées dans votre rapport sur l'état de l'environnement1 ? Nous avons par exemple consacré un nouveau chapitre aux dynamiques socio-économiques. La consommation ou la forte demande de vacances ont une influence sur l'environnement. Pour plus de lisibilité, nous avons regroupé tout ce qui concerne les pressions des ménages dans un seul chapitre. Ainsi, les eaux usées ne se trouvent plus uniquement dans le chapitre sur l'eau. Le thème est traité par acteurs et émetteurs. Autre nouveauté : l'impact des services. Dans une société fortement tertiarisée, ce qui n'est pas fabriqué ici induit des transports. Nous avons essayé d'estimer les pressions exercées par les activités tertiaires. C'est très complexe et nous devons encore améliorer nos outils. Mais la grande nouveauté est l'apparition d'un chapitre entier consacré au changement climatique, désormais intégré par les politiques et l'opinion publique. Enfin, nous avons introduit un chapitre qui lie la santé et l'environnement, deux thèmes aujourd'hui indissociables. Dans cette version, les sujets sont traités de façon plus transversale. Pourquoi ? Parce que nous raisonnons désormais en termes de développement durable. C'est facile à comprendre avec le changement climatique. Cette question renvoie à toutes les activités : transports, particuliers, industrie : il est nécessaire d'avoir une approche globale qui inclut tous les acteurs. C'est la même chose pour les autres sujets. Par exemple pour les déchets, certains ont été déçus de ne pas avoir un chapitre ad hoc, mais il nous a paru plus intéressant de les traiter en lien avec une activité : les déchets industriels, ceux des ménages, etc. Quels enjeux écologiques sontpointés par ce nouveau rapport ? On note une amélioration continue depuis deux décennies des grandes pollutions industrielles. Aujourd'hui, le défi réside dans la maîtrise des pollutions diffuses, liées notamment aux transports et à l'agriculture. Le changement climatique, l'érosion de la biodiversité et la gestion de l'espace périurbain sont aussi des enjeux majeurs. Mais ce qui me paraît le plus important en amont, c'est la prise de conscience globale de tous les acteurs. D'où la nécessité d'informer les citoyens, les collectivités, les industriels, les agriculteurs pour qu'ils fassent le lien entre leurs actes et l'impact sur l'environnement. En ce sens, l'étiquette énergie me semble un outil tout à fait adapté.