L'environnement est-il soluble dans l'économie ? Frédéric Denhez tente de répondre à cette question incontournable dans notre monde dominé par l'argent. Après des débuts poussifs sur l'économie paysanne au Moyen Âge, l'auteur raconte avec humour les différentes théories économiques qui se sont succédé. Il montre comment la nature et ses ressources, base de l'économie moyenâgeuse, ont été oubliées à partir du xviiie siècle. Avant de refaire surface récemment avec la raréfaction de certaines ressources naturelles et l'émergence du risque climatique. Mais comment attribuer une valeur économique à une pollution, à la disparition d'une espèce ou à la destruction d'un écosystème ? Certains économistes proposent de considérer les « services » rendus par la nature et le prix que l'on est prêt à payer pour la préserver. D'autres suggèrent de privatiser la nature, considérant que le bien public, gratuit, est dilapidé tandis que les bien privés seraient mieux gérés. Mais ces approches posent davantage de problèmes, notamment éthiques, qu'elles n'en résolvent. D'autres outils économiques, comme les taxes ou les quotas d'émissions, fonctionnent, à condition que les États soient assez stricts : l'effondrement du prix de la tonne de carbone, suite à des allocations trop généreuses, en témoigne. Et si le vrai progrès était de considérer l'environnement comme une source d'opportunités économiques ?