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POLLUTIONS

La dépollution sur la route de l'acv

PUBLIÉ LE 1er MARS 2008
LA RÉDACTION
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Si l'on entend pas encore parler d'analyse de cycle de vie pour les chantiers de dépollution des sols, les interrogations sur leurs impacts sont réelles », témoigne Henri Molleron, chez Colas Environnement. « Les grandes collectivités expriment déjà de telles demandes », confirme Jean-Michel Brun, directeur de GRS Valtech. Tous les opérateurs se disent interpellés, mais cela ne se traduit pas encore dans les cahiers des charges. « Les interrogations des clients sont claires », confirme Hubert Bonin, directeur de Hub Environnement. Et « fournir des réponses avec des arguments environnementaux est indéniablement un atout », reconnaît Laurent Clémentelle, responsable travaux chez Arcadis. En effet, « la réflexion environnementale rassure car elle est une garantie d'organisation », ajoute Guillaume Blanc, responsable qualité/environnement du groupe Valgo. Elle devrait d'ailleurs devenir systématique grâce au bilan coût-avantage prévu par la nouvelle méthodologie de gestion des sols pollués. Mais il faut bien reconnaître que jusqu'à présent, les critères environnementaux sont rarement décisifs.La gestion des terresPascal Roudier, fondateur d'Hyphen-Consultants, rappelle qu'une étude de l'UPDS intégrant les critères d'environnement et d'acceptation sociale avait montré que, dans 99 % des cas, ce n'était pas la technique la plus « durable » qui était utilisée. Alors, cela peut-il changer ? « Indéniablement », selon Emmanuel Cazeneuve, responsable commercial d'Ikos Sol Meix qui cite un marché remporté grâce au transport fluvial des terres. « Le rôle des assistants à maîtrise d'ouvrage est aussi d'inciter les donneurs d'ordres à intégrer ces critères, ne serait-ce que pour éviter des coûts indirects, en particulier en termes d'image de marque », explique Nathalie Wawrinow, directrice d'Eko Consulting. Par ailleurs, le développement des constructions HQE y incite. « Il nous faut convaincre les porteurs de projet d'inclure la dépollution des sols dans leur bilan environnemental », commente Fabien Comby, directeur d'Ikos Sol Meix.Et, à ce jour, la gestion des terres excavées reste le souci principal. « Les clients sont très sensibles aux possibilités de valorisation, comme il en existe pour des terres riches en silice chez les cimentiers », note Bernard Pijolat, directeur de Sita Remédiation. Mais c'est surtout la question du transport qui domine. « Nous incitons les maîtres d'ouvrage à demander un engagement sur les distances », confirme Nathalie Wawrinow. « Tout calcul coût-avantage devrait interdire les transports longue distance », note Jérôme Costil, de Burgeap. Les opérateurs optimisent donc les flux en triant les terres pour les orienter vers les filières locales, voire pour les réutiliser sur place. La généralisation des outils d'analyse portables (fluorescence X, photo-ionisation, kits divers) favorise cette pratique et les techniques mécaniques et de lavage s'affinent. Mais attention, nuance Pascal Roudier, « la consommation énergétique d'un cribleur ou d'un broyeur n'est pas négligeable ». Tout comme, il faut tenir compte du nombre de « reprises » (chargement-déchargement) pour évaluer le gain réel en CO2, du transport fluvial ou ferré.Favoriser l'in situÀ terme, la prise en compte du transport devrait favoriser les technologies sur site ou in situ, estiment Hubert Bonin et Henri Molleron. Mais l'in situ, qui présente un intérêt économique, se heurte encore à la contrainte du temps. Certes, ces techniques ont gagné en efficacité. Ainsi, chez Sita, on cherche à élargir le champ d'application de la bio-anaérobie à des concentrations plus fortes. « L'oxydation chimique in situ permet un gain de temps et d'énergie car l'injection d'un oxydant est très peu consommateur. On peut même produire de l'oxygène in situ par réaction chimique », plaide Jean-Marie Blondel, du groupe Solvay. Mais ces gains restent insuffisants face aux exigences du marché immobilier. L'espoir pourrait venir à la fois d'une meilleure anticipation des donneurs d'ordres et d'une connaissance très amont du projet de réaménagement, comme le suggère la nouvelle stratégie de gestion des sites pollués. « Connaître de façon précoce les besoins de dépollution change la donne pour les choix techniques », confirme Hubert Bonin. Mieux : des opérateurs comme Valgo, qui acquière des terrains et pilote la déconstruction, la réhabilitation et l'aménagement, tirent pleinement profit de cette intégration. « On commence par démolir là où c'est le plus pollué pour avoir le temps nécessaire au traitement », explique Guillaume Blanc. Cela dit, cette approche trouve aussi ses limites. Il faut que la taille du chantier soit suffisante pour un zonage. Et, comme le souligne Bertrand Phelippeau, directeur opérationnel de la Saem Val-de-Seine Aménagement, « les délais sont réduits à néant si on attend les permis de construire pour agir ».Même si elle ne permet pas toujours un traitement in situ, la dépollution en fonction de l'usage réduit l'impact global du chantier en limitant l'ampleur des travaux selon les aménagements. La reconquête des friches industrielles est, en elle-même, une stratégie de développement durable en évitant l'extension des zones urbaines (cf. EM Hors-Série « La ville durable », oct. 2007, p. 22). Le programme canadien ClimatSol se justifie d'ailleurs par ce bilan global. Nathalie Wawrinow et Claude Cédou soulignent cependant que ce traitement sélectif de la dépollution peut être à double tranchant. En restreignant le niveau de dépollution selon l'aménagement projeté, on s'interdit d'autres usages futurs.L'atout Iso 14001« Il faut savoir profiter des moyens financiers des projets immobiliers. Le coût de dépollution est alors minime et justifie qu'on pousse l'effort. Le bilan environnemental global y gagnera par les possibilités de reconversion préservées », souligne Claude Cédou, directeur adjoint de Brézillon Sol environnement et président de l'UPDS.Hormis le transport des terres, peu d'autres aspects environnementaux sont abordés. Ce qui n'empêche pas les opérateurs d'y être attentifs. « Nous devrions même être exemplaires », souligne Claude Cédou. Et s'ils sont encore rarement interpellés sur leur production de déchets, certains y travaillent déjà. Pollution Service propose ainsi de remplacer le charbon actif par un média filtrant régénérable ou de revenir, pour les COV, à un brûleur catalytique de nouvelle génération. « Il faut pousser à l'intégration de tous les coûts pour progresser », plaide Bernard Pijolat, de Sita Remédiation. Et de citer la consommation électrique sur site, trop souvent laissée à la charge directe des clients, donc peu maîtrisée. Le bilan carbone réalisé par Ikos Sol Meix (voir encadré p. 44) va dans le même sens. « À défaut d'analyse de cycle de vie (ACV), cet outil a l'intérêt de prendre en compte tous les aspects du chantier », souligne Emmanuel Cazeneuve. Brézillon, de son côté, fait l'ACV de tous ses nouveaux procédés. « Les résultats sont parfois surprenants », souligne Claude Cédou. Chez Valgo ou Biogénie, on juge que la démarche Iso 14001 suffit à la recherche d'axes d'amélioration. « De fait, on a très peu de consommables », souligne Guillaume Blanc. À terme, la réflexion sur les impacts devrait conduire à une redistribution des cartes techniques. Chez Colas Environnement, Henri Molleron estime que la désorption ne devrait jamais être utilisée sur des terres pouvant être traitées biologiquement. « Même si le niveau de dépollution n'est pas le même, il faut faire des compromis », milite cet expert. « L'arbitrage entre deux profils de chantier est très délicat », nuance Remi Muth, chez GRS Valtech. Faut-il plutôt rechercher une économie dans le transport, dans la consommation d'énergie sur le site, une production de déchets moindre, ou surveiller le risque lié à la pollution résiduelle ou aux sous-produits ? C'est une question de sensibilité du client et du site mais aussi, note-t-on chez Valgo, de maîtrise et de disponibilité des filières au plan local. En théorie, avec un impact moindre, la filière biologique externe n'est pas à la portée de tous ! C'est pourquoi, à défaut de parler d'analyse de cycle de vie, Guillaume Blanc incite à formaliser l'analyse de la sensibilité du site sous tous ses aspects pour trancher en toute objectivité avec le client.
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