Conçus pour réguler le débit des eaux pluviales le long des bassins versants, les bassins d'orage montrent leur capacité à assumer une nouvelle fonction... plutôt inattendue. L'installation en mars dernier d'un filtre à sable dans celui de Rouffach (Haut-Rhin) a permis d'améliorer sa capacité à abattre les concentrations en produits phytosanitaires : la teneur en glyphosate, un herbicide, a chuté de 60 %. « En ralentissant la vitesse d'écoulement, nous augmentons le temps de contact avec les micro-organismes, ainsi que le temps de séquestration des polluants dans la rhizosphère qui se développe naturellement dans les bassins », explique Caroline Grégoire, enseignant chercheur à l'École nationale du génie de l'eau et de l'environnement de Strasbourg (Engees), qui porte ce projet. De meilleurs résultats devraient encore être obtenus dans les mois prochains avec l'apport de micro-organismes spécialisés et l'ajout de matériaux adsorbants pour ralentir davantage le débit. Cette étude s'inscrit dans le cadre du projet Artwet Life Environnement, mené par l'Engees, qui vise à réduire la pollution phytosanitaire dans les zones humides artificielles.