Inscrite au schéma d'aménagement et de gestion des eaux (Sage) Lez-Mosson-étangs palavasiens, la protection de la basse vallée du Lez contre les inondations fait partie des priorités de l'agglomération de Montpellier depuis sa création en 2002. Car si la ville de Montpellier a déjà conduit depuis quinze ans d'importants travaux pour recalibrer le cours d'eau dans sa portion urbaine, ses grandes crues menaçaient toujours près de 8 000 habitants de la commune de Lattes, située en aval. Entre 2002, 2003 et 2005, années d'épisodes successifs d'orages cévenols, le niveau de l'eau a ainsi affleuré dans certains quartiers à moins de 50 cm du haut des digues. En 2006, un rapport de l'Inspection générale de l'environnement pointe les insuffisances des aménagements de protection sur Lattes et les dangers réels pour la population. C'est le coup d'envoi de l'élaboration du PAPI Lez-Mosson-étangs palavasiens, officiellement adopté en juillet dernier. Pour supprimer le risque de rupture de digues et protéger les secteurs urbanisés même en cas de crues exceptionnelles, l'agglomération de Montpellier soutenue par le conseil régional de Languedoc-Roussillon, l'État et le département de l'Hérault a choisi d'engager un projet de 40 ME, un investissement intégré à l'enveloppe de 56,4 ME du PAPI. Entre 2006 et 2007, la première intervention d'urgence - 1,2 ME - a déjà permis de renforcer à Lattes 600 mètres de digues endommagées. Mais le gros du projet porte sur la construction d'un chenal de 4,5 km de long et de 150 à 200 m de large sur le lit d'un affluent du Lez, la Lironde, chargé de dévier les crues du Lez en amont de Lattes et de les acheminer jusqu'à l'étang du Méjean. En tête de chenal, la création d'un ouvrage partiteur de débit va assurer la dérivation du flux excédentaire dès que le débit du Lez dépassera 400 m3/s. Totalisant 29, 6 ME, ces travaux menés sous la houlette de BRL Ingénierie ont permis la mise en service des deux ouvrages à la fin du mois d'août. Ils seront accompagnés d'ici à juin prochain par des aménagements paysagers annexes du secteur. En outre, la Lironde sera recalibrée dès cet automne sur un tronçon de 1,5 km situé en amont du chenal pour éviter des débordements en cas de crue centennale. Enfin, la dernière étape du projet, menée entre la fin de l'année et l'été 2010 par Egis Eau pour 10,4 ME - permettra de conforter les digues du Lez en aval de Lattes. « Nous adapterons les solutions techniques à l'emprise foncière disponible, précise Nicolas Zumbiehl, chef de service lutte contre les inondations à l'agglomération. L'enjeu principal consistant vraiment à conserver le bâti existant. » « Une fois bouclé ce chantier hydraulique, l'un des plus vastes d'Europe à l'heure actuelle, souligne Jean-Pierre Moure, premier vice-président de l'agglomération, nous réaliserons encore quelques aménagements complémentaires sur le Lez, comme des bassins de rétention, avant de nous atteler à de nouveaux chantiers contre les crues sur le bassin-versant de la Mosson, le principal affluent du Lez. »