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POLLUTIONS

Les crématoriums filtrent leurs émissions

PUBLIÉ LE 1er MARS 2009
LA RÉDACTION
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Toute l'information de cette rubrique est dans : Environnement Magazine
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La crémation connaît un essor particulier en France depuis trente ans, passant de moins de 1 % des obsèques en 1978 à 28 % en 2007. Elle pourrait atteindre rapidement les 50 % à l'instar de nombreux pays européens. Une évolution qui se traduit inévitablement par un risque accru de pollution lié aux rejets des installations. Dès 1992, la convention Ospar relative à la lutte contre la dispersion du mercure a pointé du doigt la contribution particulière des crématoriums. À ce jour, il n'existe pas de texte européen sur les rejets de ces installations, mais de nombreux pays ont imposé leurs propres valeurs limites d'émission (VLE). La réglementation française qui distingue les crématoriums des installations classées pour la protection de l'environnement remonte à 1994, avec notamment un arrêté assez peu contraignant sur les seuils de pollution et un décret technique. Et pourtant, depuis trois ans, des dépassements -principalement attribués aux traitements et garnissages des cercueils - sont fréquemment observés sur les composés organiques volatils et les poussières. Dans ce contexte, les gestionnaires de crématoriums européens, réunis en mai 2008 à Bruxelles au sein d'un groupe de travail (Europea Crematoria Network), ont signé un manifeste de recommandations environnementales. De son côté, le ministère de la Santé a engagé la révision de l'arrêté de 1994 - celle du décret suivra - et annoncé sa publication avant la fin du premier semestre. Le texte prévoit l'instauration de VLE plus basses sur cinq polluants (oxydes d'azote, monoxyde de carbone, acide chlorhydrique, dioxyde de soufre et poussières) ainsi que la création de limites sur des polluants non pris en compte (mercure et dioxine-furane). Les 140 crématoriums en fonctionnement auront six ans pour se conformer à ces normes qui s'appliqueront sans délai aux nouvelles installations. Seule solution pour y parvenir, associer aux fours un procédé de traitement et de filtration des polluants. Les technologies existent et fonctionnent bien, la principale contrainte technique étant liée au besoin d'espace pour installer l'unité. « En quelques années, on a réussi à optimiser le process de filtration à fours multiples et à rendre plus compactes les installations en intégrant la ligne de filtration en mezzanine. Seulement 5 % des exploitants français risquent d'avoir du mal à s'agrandir sans investissement astronomique », analyse Jean-Pierre Guillermin, directeur France de Facultatieve Technologies, fabricant leader du marché français et européen. Et l'investissement moyen avoisine déjà les 300 000 à 500 000 e par crématorium (hors génie civil). En France, cinq collectivités - Olonne-sur-mer, Paris, Saint-Fargeau-Ponthierry, Quimper et Strasbourg - sont déjà équipées et cinq autres ont passé commande. À Strasbourg, premier crématorium français à s'être modernisé en 2003, la gestion en régie locale a permis de ne répercuter que très faiblement (2 à 3 %) l'investissement sur le prix de la crémation. Mais plus de 70 % des crématoriums français sont exploités en délégation de service public sur vingt à trente ans. Dès lors un tel investissement va bouleverser l'économie générale des nombreux contrats et se traduire par un allongement de leur durée d'amortissement. « Dans 90 % des cas, la filtration va augmenter le prix de la crémation de 50 à 150 € TTC en moyenne », estime Jean-Pierre Guillermin. Une répercussion importante sur le prix moyen d'une crémation (600 à 700 €), mais à relativiser rapportée au prix global des obsèques (de l'ordre de 3000 à 5000 €). « Évidemment, on peut craindre pour l'avenir des plus petits crématoriums, mais la réglementation va également conduire à imposer une taille critique aux établissements et à préserver un service de qualité », souligne Pierre Vidallet qui dirige la Société des crématoriums de France et préside l'Union des gestionnaires des crématoriums français (UGCF), le syndicat français des professionnels de la crémation.
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