Depuis plusieurs mois, le calme de la petite commune de Saint-Romans, dans le Sud-Grésivaudan (Isère), est troublé par des manifestations. En cause : un projet de poulailler de 180 000 pondeuses, sur un terrain jouxtant la base de loisirs du Marandan et la zone naturelle boisée du bois de Claix. Le porteur du projet, Jérome Lyonne, agriculteur à Saint-Just-de-Claix, a déposé, en septembre 2008, un certificat d'urbanisme. La mairie lui a confirmé que, sur cette zone classée A au PLU, « toutes occupations et utilisations du sol strictement liées et nécessaires à l'exercice de l'activité professionnelle des exploitations agricoles sont autorisées, quelle que soit leur taille », mais a conclu par un avis défavorable, arguant de risques de pollutions sonore, olfactive ou aquatique. En février, l'exploitant a fait visiter aux élus un poulailler similaire, dans la Drôme, pour les convaincre. C'était sans compter le poids économique de la base de loisirs. Riverains, employés (2 permanents, 20 saisonniers) et utilisateurs se sont mobilisés, tenant blogs et stands, diffusant une pétition auprès des associations écologistes, interpellant le parc naturel régional du Vercors, voisin, organisant même, le 14 juillet, une chaîne humaine. Leur association, « Non au poulailler », espère bien tuer le projet dans l'oeuf ! Pourtant, chez les Lyonne, même si on reste très discret, on affirme que le projet est toujours d'actualité. « Nous étudions les adaptations que l'on nous propose pour monter le permis de construire avant la haute saison des noix (ndlr : AOC locale), qui nous occupe à l'automne. » Si la Direction des services vétérinaires préfère, elle aussi, la réserve sur ce projet, celui-ci réveille, à Saint-Romans, toutes les rancunes...