Comment inventer une société sans carbone tout en évitant de déséquilibrer l'économie et de créer de la pauvreté ? Par une régulation mondiale, plaident Patrick Criqui, Benoît Faraco et Alain Grandjean, qui rappellent le rôle de la puissance publique pour accélérer les changements, notamment en R & D et sur les infrastructures, ainsi que pour limiter la « casse sociale ». Les instruments politiques en faveur de l'environnement sont nombreux, chacun ayant ses avantages et ses inconvénients. Les normes sont efficientes, notamment sur la pollution automobile, l'efficacité énergétique des bâtiments ou l'urbanisme, mais elles ont aussi un coût élevé et ne sont pas toujours respectées. Les instruments du marché, tels que les quotas d'émissions, permettent souvent de réduire les rejets de gaz à effet de serre à moindre coût, mais s'avèrent complexes, et des allocations de quotas trop généreuses nuisent au système. Reste la fiscalité sur le carbone (la fameuse taxe carbone, récemment abandonnée), qui semble assez efficace dans les pays l'ayant, comme la Suède, mise en place. Il ne faut pas oublier d'autres outils davantage grand public, comme les crédits d'impôts, les écoprêts ou les bonus-malus. Afin qu'une « économie bas carbone » puisse enfin se mettre en place.