Le Plan de prévention des risques technologiques de Jarrie, commune limitrophe de Grenoble (38), a été approuvé par le préfet de l'Isère fin décembre, après enquête publique. Ce PPRT, qui concerne les sociétés Arkema et Cezus (groupe Areva), est l'un des plus complexes de France : les risques, principalement toxiques mais aussi thermiques et de surpression, concernent environ 20 500 habitants de quatorze communes, notamment Jarrie et Champ-sur-Drac. S'y ajoutent les risques sismiques, d'inondation, d'éboulement et de rupture de barrages. « Les études ont abouti à la définition d'un périmètre d'exposition au risque de 4 km », explique Chantal Degrendèle, directrice de l'usine Arkema. Dans ce périmètre, qui compte 9 000 logements, des écoles, une gare, des équipements sportifs et culturels, les contraintes d'urbanisme sont désormais renforcées : expropriations possibles sur une partie, droit de délaissement et de préemption sur une autre, et renforcement du bâti. « Face au coût que cela représente, l'État nous a demandé d'étudier une réduction du risque à la source », commente Chantal Degrendèle. Une convention a donc été signée entre Arkema et l'État, au terme de laquelle celui-ci financerait 40 des 100 millions d'euros nécessaires à la restructuration de l'usine. Ce projet doit aboutir, d'ici à 2016, à exclure le mercure du procédé de production du chlore, réduire de moitié la capacité de production de ce produit, arrêter celle de dichloréthane, renforcer la sécurité de certaines installations et créer une unité de production d'hydrogène pour les besoins du site. Le PPRT pourrait alors être révisé en avril, pour réduire le périmètre d'exposition à 1 km. Avec un préalable : que la Commission européenne autorise le financement de l'État.