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POLLUTIONS

PCB : les leçons de la crise

PUBLIÉ LE 1er SEPTEMBRE 2011
LA RÉDACTION
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C'est paradoxalement la crise de la grippe aviaire qui a révélé, à la fin de l'année 2005, l'ampleur de la pollution aux PCB (polychlorobiphényles) en France. « Un pêcheur du Rhône, voulant prouver que ses poissons étaient propres à la consommation, a demandé des analyses à la Direction des services vétérinaires », explique Claude Putavy, chargée de mission à la Dreal Rhône-Alpes. Ces analyses révèlent une forte concentration de PCB, des substances chimiques utilisées comme isolants dans l'industrie et le BTP jusqu'en 1987. « Dans les années 1980, un premier épisode de pollution du Rhône avait entraîné des mesures particulières de suivi. » Celles-ci furent levées en 1999, au vu de résultats satisfaisants. « Mais, précise la chargée de mission, le seuil sanitaire national de l'époque (2 mg/kg) n'avait rien de comparable à l'indice I-Teq (équivalent toxique) imposé par la réglementation européenne de 2006 : 8 pg/kg. » Dès cette année-là, les analyses sont relancées en amont et en aval du site révélateur, le plan d'eau du Grand Large, au nord de Lyon. En 2007, le préfet coordonnateur étend ce suivi à l'ensemble du bassin et le confie à la Diren, devenue depuis la Dreal. Celle-ci élabore un programme d'action avec l'appui scientifique du Cemagref Rhône-Alpes. « Pour garantir une plus grande transparence, nous avons également invité dans le comité scientifique deux associations, la Frapna et WWF », précise Claude Putavy. Au printemps dernier, le Comité d'information et de suivi de la pollution par les PCB du bassin a livré le bilan de ce premier programme, tout en confirmant la nécessité de le poursuivre dans le cadre d'un second (2011-2013). La première étape s'est attachée à réaliser une cartographie de la pollution à partir d'un recensement des sources. Historiques d'abord : 120 zones ont été identifiées comme ayant accueilli des activités entraînant d'éventuels rejets de PCB, connu des accidents impliquant des PCB ou dont les sols sont pollués. Actuelles, ensuite, puisque deux établissements spécialisés, précisément, dans la destruction par incinération de déchets contenant des PCB, sont installés dans le bassin : Arkema, à Château-Arnous (04), et Tredi, à Saint-Vulbas (01). Ces installations classées, dont les rejets autorisés sont passés de quelques grammes par jour en 1997 à quelques grammes par an en 2010, sont contrôlées au moins une fois par an. Cette cartographie a permis de faire avancer la gestion des sols pollués, non sans peine : « Lorsque les propriétaires des sites sont identifiés, il faut recourir à des procédures souvent longues ; dans le cas inverse, c'est plus simple juridiquement, mais la dépollution se pose alors en termes financiers », constate Claude Putavy. Les solutions de traitement font, quant à elles, l'objet d'un programme de recherche de 9,8 millions d'euros du pôle de compétitivité rhônalpin Axelera (chimie-environnement), dont les résultats sont attendus pour la fin de 2012. Des mesures de protection ont par ailleurs été prises. Selon le niveau de contamination et la capacité de bio-accumulation des espèces, ce sont des arrêtés d'interdiction totale ou partielle de consommation des poissons qui sont prononcés. « Au total, 51 cours d'eau et 6 plans d'eau sont frappés d'interdiction totale ou partielle », précise Claude Putavy. Promesses également tenues en matière de connaissances sur le transfert des PCB des sédiments aux poissons. Avec la mise en ligne, à la fin du mois de juin, d'une étude du Cemagref qui confirme que les sédiments sont bien la source de la contamination (lire encadré). Quant au risque sanitaire, le comité a pu lever plusieurs inquiétudes : il n'existe pas de contamination des végétaux, ni de l'eau distribuée, pas de crainte non plus du côté de la baignade. Reste à attendre l'étude d'imprégnation des populations menée par l'INVS et l'Anses qui doit sortir prochainement. Si les associations sont satisfaites des procédures mises en place et de la transparence du processus, elles ont conscience que rien n'est réglé. « Nous attendons les résultats des prochaines études et restons très vigilants sur les solutions de dépollution à mettre en oeuvre », reconnaît Julie Dubois, la directrice de la Frapna. Le deuxième programme PCB du bassin, inscrit désormais dans un plan national, approfondira les protocoles de suivi des zones contaminées et de recherche des sources de pollution, « afin de mettre en place un suivi à long terme, annonce Claude Putavy. Mais, grâce aux procédures et modélisations du premier programme, le volet suivant nous permettra surtout d'anticiper sur d'autres polluants organiques persistants, les perfluorés ou les produits bromés par exemple, et d'éviter ainsi de nouvelles situations de crise. »
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