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Accueil > Actualités > Pollutions > Sédiments recherchent traitement désespérément
POLLUTIONS

Sédiments recherchent traitement désespérément

PUBLIÉ LE 1er OCTOBRE 2011
LA RÉDACTION
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Bien difficile aujourd'hui d'obtenir des chiffres fiables sur les sédiments de dragage en France. Ils représentent entre 50 à 80 millions de mètres cubes par an pour les ports maritimes, sans compter les 6 millions de mètres cubes du réseau fluvial. La grande majorité résulte des dragages d'entretien pratiqués pour la circulation des navires et est peu polluée. Plus de 90 % sont ainsi directement clapés en mer, soit 38 à 50 millions de mètres cubes de sédiments immergés chaque année sur l'un des 58 sites en exploitation. Un sort uniquement réservé, normalement, aux sédiments qui respectent les seuils de contamination fixés par la réglementation. Mais, selon FNE, « les sédiments immergés contaminés s'élevaient à 11 000 tonnes en 2008 ! » L'évaluation de la quantité de sédiments pollués (métaux lourds, TBT, PCB, etc.) restant à terre est encore plus difficile à réaliser : de 100 000 à 4 millions de mètres cubes selon les sources, pour un gisement total estimé entre 10 et 40 millions de mètres cubes. Des écarts énormes selon les paramètres et les seuils retenus. En effet, actuellement, deux seuils N1 et N2, établis par le groupe Geode (Groupe d'étude et d'observation sur le dragage et l'environnement créé par la Direction des ports en 1990), déclenchent la réalisation d'analyses pour une liste fort limitée de substances, comme les métaux et les PCB ; la dioxine, les hydrocarbures ou encore les HAP n'en font pas partie. Entre N1 et N2, des analyses complémentaires sont recommandées sans être obligatoires. Lorsque les sédiments sont pollués au-delà de N2, ils doivent être traités à terre. Ces seuils, discutables et en cours de révision, sont source d'une réelle insécurité pour les acteurs de la valorisation. Que faire des sédiments pollués ? Dès qu'elles ne sont pas destinées à l'immersion, les boues de dragage sont considérées comme des déchets par la réglementation. Actuellement, « la seule filière sécurisée est la mise en décharge ou le réemploi en cimenterie », selon Daphné Glaser, d'Envisan (voir encadré). Ces stockages, comme les prétraitements, relèvent désormais de la législation des installations classées. « Pour des raisons économiques, le traitement reste marginal. De nombreuses opérations de dragage sont donc mises en attente. Un des plus grands gisements de matériaux pollués jamais générés est quasiment orphelin de filière à ce jour, les filières classiques (incinération, mise en décharge contrôlée...) n'étant pas adaptées, ni sur le plan économique, ni sur le plan des volumes disponibles », explique Frédérique Cadière, de l'Ademe. Les conséquences financières sont en effet très importantes pour les maîtres d'ouvrage gestionnaires des ports (grands ports maritimes ou collectivités locales), qui en sont juridiquement responsables. « Pour un clapage en mer, le coût est compris, en moyenne, entre 10 et 15 euros le mètre cube. Pour le traitement et le stockage à terre, il faut compter entre 50 et 300 euros pour le même volume », indique Didier Grosdemange, d'In Vivo. Pour identifier des solutions, une dizaine de projets ont émergé depuis 2006, portés pour l'essentiel par les deux pôles mer de Bretagne et Paca : de Sedimard 83 à Sedimed en passant par Setarms, Sedidepot et Sedigest, sans oublier Sedimateriaux, issu du pôle de compétitivité Team. Sedimard 83, par exemple, a montré sur un pilote que le traitement des sédiments pollués est possible. « Nous travaillons à la mise en place d'une pré-usine qui sera fonctionnelle en 2012 pour un coût économique de 10 à 20 % supérieur au clapage », déclare Pierre Boissery, de l'agence de l'eau RMC. Aujourd'hui, les solutions se trouvent au cas pas cas et plusieurs ports mènent des expériences pilotes. Le conseil général du Calvados a créé, en 2010, un dépôt confiné proche du port d'Honfleur avec prétraitement (déshydratation) par géotubes. Le Finistère expérimente depuis 2008 un dépôt confiné monospécifique dans une ancienne carrière, pour les 40 000 m3 de boues du port du Guilvinec, et cette année pour celles de Concarneau (8 000 m3). Sous la pression sociétale, les départements du Finistère (2008) et du Morbihan (2010) ont réalisé des schémas départementaux de dragage. Par ailleurs, « la démarche de la Charente-Maritime est à relever, car le plan fait le lien entre les différentes sources de pollution et les dossiers de demande de dragage sur cinquante communes », souligne Nicolas Proulhac, de l'Idra. Quelles sont les voies de valorisation ? L'une des voies classiques de réutilisation est le remblaiement de plage. Cependant, « des tests d'écotoxicité sont nécessaires, mais il n'existe pas de protocole officiel permettant de déterminer la dangerosité des sédiments », expose Daphné Glaser. Mais les choses avancent puisqu'un est en cours de test. Après traitement mécanique, naturel (lagunage) ou chimique, le sédiment est actuellement expérimenté en réemploi dans différents secteurs de génie civil : béton, sous-couche routière, remblais, merlon antibruit, etc. « Des tests ont lieu dans plusieurs endroits via des arrêtés préfectoraux ponctuels », conclut Daphné Glaser. Résultats et évolution réglementaire à suivre...
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