Sébastien Drapeau doit réaliser ce mois-ci ces premières visites à domicile de personnes en situation de précarité énergétique. En binôme pour commen cer. Le jeune homme, 21 ans et un BEP Bâtiment en poche, a été recruté par le conseil général du Maine-et-Loire (49). Il est l'un des premiers ambassadeurs de l'efficacité énergétique promis par le plan gouvernemental de mobilisation pour le logement. Un millier d'Emplois d'avenir doivent être recrutés et formés d'ici à 2015 (200 d'ici à la fin de l'année) pour repérer les ménages en difficulté et les aider à en sortir en rénovant leur logement. « Avec l'élargissement, annoncé récemment, du nombre de personnes éli gibles au programme Habiter mieux de l'Agence nationale de l'habitat (Anah), il y a un risque de s'éloigner des plus néces siteux », prévient Philippe Morice, pré sident du Pact Habitat et développement des Côtes-d'Armor. La structure prévoit d'en embaucher un dès cet été.
Payé au Smic, l'ambassadeur ne coûte pas grand-chose à son employeur, collectivité ou association : un peu plus de 500 euros par mois, une fois l'aide de l'État déduite. « La création de ces ambassadeurs est une opportunité intéressante de démultiplier les moyens sur le terrain à budget équi valent », confirme Philippe Morice. En la matière, la détection et le premier contact sont en effet essentiels.
C'est la mission de Sébastien Drapeau dans le Maine-et-Loire. « Nous travaillons avec de nombreux acteurs locaux pour repérer les situations. Nous en avons une cinquantaine à traiter chaque mois, au sein de la cellule spéciale que nous avons créée en 2010. Sébastien va effectuer des visites à domicile pour s'assurer que ces situations relèvent bien de la précarité énergétique, avant l'inter vention du thermicien pour le projet tech nique. En aval, il effectuera une nouvelle visite pour sensibiliser aux écogestes et à la prise en main du logement rénové », précise Laurent Colobert, son tuteur et chef du service habitat et cohésion sociale. Certains professionnels s'interrogent cependant sur l'adéquation entre le niveau de compétence des jeunes éli gibles aux Emplois d'avenir et les missions des ambassadeurs. « Il faut un appareil de formation, de tutorat et d'encadrement serré », estime Philippe Morice. L'Anah, qui a publié plusieurs fiches en ligne pour guider les employeurs, recommande une période d'intégration de trois à six mois. L'agence vient de mettre une mallette pédagogique à disposition des employeurs et pourra contribuer financièrement aux formations sur la visite à domicile sur lesquelles elle travaille en collaboration avec le Comité de liaison énergies renouvelables (Cler). l