Ils sont partout. Sur les murs, les Abribus, dans le métro, impossible d'échapper aux panneaux publicitaires lumineux. Le décret du 30 janvier 2012, issu de la loi Grenelle 2, encadre cet affichage et prévoit, notamment, des seuils maximaux de luminance, la luminance étant la sensation visuelle qu'on a de la lumière. Un casse-tête pour les élus qui n'ont pas les moyens de faire respecter les normes en vigueur. « Le décret suppose un contrôle avec un luminance-mètre calibré et du personnel qui doit se déplacer la nuit et appliquer une méthodologie complexe », indique Anne-Marie Ducroux, présidente de l'Association nationale pour la protection du ciel et de l'environnement nocturne. Les valeurs de luminance à respecter sont fixées par le Code de la route depuis 1977, et là encore, la complexité est de mise. « Les valeurs seuils, déjà élevées, sont définies pour quatre types de zones et seize cas différents », rappelle Anne-Marie Ducroux. Au final : la luminance des écrans serait dix fois supérieure aux prescriptions. Un constat qui ne s'explique pas uniquement par les difficultés d'application et de contrôle. « Le contexte est aussi culturel. On doit prendre conscience des conséquences de l'éclairage nocturne et de la publicité lumineuse sur l'environnement, l'homme et la biodiversité », s'alarme Anne-Marie Ducroux. Face à ces risques, l'association écarte l'abrogation et prône une simplification générale du processus. « Il faut travailler en amont sur des textes simples, sans dérogations et sans exceptions, estime Anne-Marie Ducroux. Et, en aval, il faut des premières sanctions fortes mais ciblées pour faire signal. » l