Dès sa création en 1966, Avoriaz, située sur la commune de Morzine (74), a été conçue pour devenir une station « sans voiture ». De grands parkings attendent ainsi les visiteurs à l'entrée et une gare permet la réception des marchandises. À l'intérieur, une société de transport privée assure leur réception et leur distribution, et un service de navettes conduit les touristes à leurs héberge-ments. Des traîneaux, tirés par des chevaux, complètent le dispositif. Mais avec l'aug-mentation du nombre de vacanciers, la prise en charge des visiteurs s'est compliquée. « Les samedis, jours d'arrivées et de départs, des files de visiteurs se pressaient à la gare ; après dix heures de route, ils n'avaient pas envie de patienter pour gagner leur logement, expose Guy Dion, membre de la commission transport de l'Alda (Association du lo tis sement d'Avoriaz). Les responsables ont considéré que les inconvénients et les nuisances devenaient trop importants pour les clients et mettaient en péril le modèle de la station. » Parallèlement, le nombre de véhicules motorisés a aug-menté. « Certains commerçants n'étaient plus satisfaits de la distribution des marchandises et avaient donc mis en place leur propre service, en utilisant des scooters des neiges », note Thomas Moreau, directeur du pôle Supply Chain du cabinet de conseil Karistem. Résultats : entre scooters, chenillettes, traîneaux et piétons, les rues d'Avoriaz étaient plus encombrées, la pollution sonore avait progressé… Les responsables de la station se sont donc tournés vers Karistem pour mener une étude visant à faire le point sur la situation et à proposer des solutions. Une première étape d'observation a permis d'estimer que les samedis d'hiver, 185 familles arrivent par heure, 47 tonnes de marchandises sont livrées en cinq heures, 360 passages de véhicules ont lieu en une heure à un point donné de la station et 48 % sont des scooters. Face à ce constat, Karistem a listé plusieurs mesures pour redon-ner aux piétons et aux skieurs leur place. « Nous avons par exemple fixé des heures de circulation et des limitations de vitesse pour les scooters et installé des sens de circulation », liste Guy Dion. Côté passagers, un traîneau d'une vingtaine de places a été mis en service pour emmener et ramener les enfants de l'école de ski matin et soir. Enfin, un appel d'offres a été lancé pour remplacer les vieilles machines sur chenillettes par des véhicules plus spacieux et plus silencieux. « L'étude propose également des solutions qui impliquent de plus lourds investissements que nous ne pouvons pas réaliser tout de suite, note Guy Dion. Mais en appliquant déjà les solutions les plus simples, nous observons déjà des améliorations. » l