Après le scandale Volswagen, une commission technique a été chargée en France de contrôler les émissions polluantes de plusieurs véhicules. Elle s'est réuni le 28 avril pour dresser un bilan à mi-parcours. Au total, 52 véhicules de 15 constructeurs ont été testés. Ils utilisent différentes techniques de dépollution : recirculation des gaz d'échappement, ajout d'un réactif pour traiter les oxydes d'azote (NOx) ou encore piégeage des NOx. Ils ont été « choisis de façon aléatoire sur le marché automobile français et représentatifs des parts de marché des constructeurs », précise le ministère. Les véhicules sélectionnés ont été soumis à des tests d'émissions de polluants atmosphériques, en particulier les Nox, et de CO2. Ces tests ont été réalisés en laboratoire et en situation réelle sur route.Le scandale Volswagen avait mis en lumière l'existence de dispositifs frauduleux déjouant les tests. Ici, aucun dispositif permettant de tromper les cycles d'homologation n'a été détecté. Mais « les tests réalisés à ce jour ont révélé de nombreuses anomalies », signale le ministère. Les tests d'émissions ont en effet montré des dépassements significatifs en conditions réelles de circulation, en particulier sur les NOx. « Les systèmes de dépollution utilisés par plusieurs constructeurs ne fonctionnent pas de façon optimale en permanence afin de préserver différents éléments de motorisation. »Treize mauvais élèvesLors des essais en laboratoire sur les NOx, sur 23 modèles différents de norme Euro 6, 8 dépassent les seuils autorisés de plus de 10 %. C'est la limite au-delà de laquelle la commission a considéré les tests comme anormaux. Les constructeurs concernés ont donc été auditionnés. Verdict : « Les explications techniques fournies montrent que de nombreux progrès restent à accomplir pour faire en sorte que les véhicules mis en circulation répondent aux normes applicables, pas seulement sur bancs d'essais, mais également en usage sur route ». Sur les 23 véhicules de norme Euro 6 testés, 10 émettent ainsi lors de l'essai sur piste 5 fois plus que la limite d'émissions. Pire, 3 véhicules dépassent même cette limite de plus de 10 fois ! Ces treize mauvais élèves sont des modèles construits par Opel, Peugeot, Nissan, Renault et Ford.Concernant les émissions de CO2, les résultats ne sont guère meilleurs. « En reproduisant sur piste les conditions de roulage sur banc, les écarts sont significatifs, les trois quart des véhicules testés présentant des émissions supérieures de 20 % à 50 % à la déclaration des constructeurs. »