Mardi 10 octobre, Airparif a publié son rapport d’étude, un an après le début de l’expérimentation de la fermeture à la circulation des voies sur berges rive droite. Si sur la portion piétonnisée la qualité de l’air s’est améliorée, des impacts négatifs sont constatés sur le reste de ces voies et sur certains itinéraires de report.
Un an après le début de la piétonnisation des voies sur berge rive droite à Paris (voie Georges Pompidou), l’association de surveillance de la qualité de l’air francilien Airparif, a délivré son rapport d’étude. Verdict : « aucun impact significatif sur l’exposition des populations n’a été mis en évidence à la hausse ou à la baisse. » L’étude publiée par Airparif mardi 10 octobre, « s’appuie sur deux campagnes de mesure, l’une hivernale et l’autre estivale, combinées à des outils de modélisation qui ont permis de reconstituer les variations de la pollution sur tout l’agglomération, en lien avec l’évolution du trafic routier », précise l’organisme. « Les observations de la campagne estivale confirment les enseignements de la campagne hivernale, et notamment des niveaux très variables le long de la voie Georges Pompidou, de 45 à 80 µg/m3 », précise l’organisme.
La fermeture de ces voies à la circulation a bien permis « une amélioration globale de la qualité de l’air le long des quais », jusqu’à -25 % des concentrations de polluants, dont le dioxyde d’azote (NO2). Néanmoins, comme le soulignait une récente étude d’Airparif, les niveaux de polluants demeurent « au-dessus des valeurs réglementaires comme pour bon nombre d’axes routiers dans l’agglomération parisienne. »
Une augmentation des concentrations dès la fin de la portion piétonne
Et surtout, l’amélioration de la qualité de l’air se cantonne à la partie des voies sur berges fermée à la circulation : « une dégradation plus ou moins marquée autour des carrefours dans cette zone et à l’est, dès le fin de la portion piétonnisée », a été constatée par l’association. En effet, Airparif a mesuré une hausse des concentrations de polluants allant jusqu’à 15 % dans l’est parisien, « au niveau du quai Henri IV puis le long du quai de Bercy. » Toutefois, la dégradation est moindre, entre +1 % et +5 %, aux carrefours des quais hauts, « dont la congestion s’est accrue, et sur les itinéraires de report comme le boulevard Saint-Germain. » Par ailleurs, « de faibles écarts des niveaux de dioxyde d’azote de +1 % à +5 % sur quelques grands axes routiers sont possiblement liées à la piétonnisation », relève l’organisme. C’est le cas de l’A4, l’A86 et l’A13.
Christophe Najdovski, adjoint à la mairie de Paris en charge des transports a réagi à cette étude sur Twitter en déclarant qu’« à l’échelle de Paris ou de l’Ile-de-France, la piétonnisation des berges est non-sujet du point de vue de la pollution, mais cela a permis aux parisiens d’améliorer leur cadre de vie en reconquérant un espace qui n’était jusqu’alors qu’une autoroute urbaine. » Dans un communiqué, il a renouvelé la proposition de la mairie de Paris de créer une ligne de bus à haut niveau de service sur les quais hauts.