Les ministres Nicolas Hulot et Stéphane Travert ont confirmé ce matin la sortie du glyphosate dans les trois ans pour ses principaux usages et dans les cinq ans pour l’ensemble de ses applications. Plusieurs mesures ont été annoncées dans le but de réduire le recours aux produits phytosanitaires de 25 % en 2020 puis de 50 % en 2025.
Nicolas Hulot et Stéphane Travert, respectivement ministre de la Transition écologique et solidaire et ministre de l’Agriculture et de l’alimentation, ont réuni ce matin des représentants du monde agricole, de l’agro-alimentaire et de la distribution ainsi que les acteurs de la recherche et de l’innovation. L’objectif de cette rencontre ? « S’engager dans la sortie définitive du glyphosate », avance le ministère de la Transition écologique et solidaire.
L’occasion pour les ministres de rappeler le cadre du plan d’action global pour la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires, présenté fin avril dernier, avec les objectifs de - 25 % d’ici 2020 puis de - 50 % d’ici 2025. Les principaux usages du glyphosate seront interdits « d’ici trois ans au plus tard » et d’ici cinq ans pour l’ensemble des usages, ont confirmé Nicolas Hulot et Stéphane Travert, qui rappellent – rapport de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) remis en décembre dernier à l’appui – que de « nombreuses alternatives » existent, notamment dans le cadre de l’agro-écologie.
Des engagements précis attendus « d’ici trois semaines »
Saluant les efforts et les progrès déjà entrepris par les différentes parties prenantes sur ce dossier – et notamment les agriculteurs –, les ministres attendent toutefois que le travail par filières initié par ces derniers pour identifier les « leviers du changement » soit finalisé rapidement. Nicolas Hulot et Stéphane Travert souhaitent pouvoir disposer des premiers engagements précis de réduction et de suppression des usages du glyphosate « d’ici trois semaines ».
Plus précisément, et afin de permettre la « pleine mobilisation » de tous les acteurs, les ministres ont annoncé : la création d’un centre de ressources, d’ici la fin de l’année, pour rendre accessible à l’ensemble de la profession agricole les solutions alternatives existantes ; le renforcement des actions d’accompagnement dans le cadre du plan EcoPhyto ; la mobilisation des réseaux territoriaux des chambres d’agriculture et de l’enseignement agricole pour promouvoir les alternatives au glyphosate ; le suivi des quantités vendues et utilisées, et enfin la valorisation de ce travail collaboratif au niveau européen. « Une première réunion avec les pays volontaires se tiendra en marge du prochain Conseil Agriculture en juillet », indique le ministère de la Transition écologique.
Un compte-rendu tous les trois mois
L’animation et le suivi de ce plan d’action sont confiés à une « Task Force » pilotée par les deux ministères, avec l’appui de l’INRA, de l’Association de coordination technique agricole (ACTA) et de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA). Cette équipe rendra compte des actions engagées et des progrès accomplis tous les trois mois aux ministres et aux parlementaires.