Le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et l’Université des Antilles ont lancé, lundi 1er octobre, un projet de recherche sur les sargasses, afin de trouver des moyens de « valoriser ces algues à l’origine des problèmes de santé publique dans la région des caraïbes ».
« Depuis 2011 deux espèces de sargasses, Sargassum fluitans et Sargassum natans prolifèrent dans l’Atlantique Nord et s’échouent périodiquement de façon massive sur les côtes des Caraïbes », rappellent le CNRS et l’Université des Antilles. Ces algues dégageant d’importantes quantités de sulfure d’hydrogène, provoquent ainsi des « nuisances olfactives, mécaniques et sanitaire », est-il précisé. Il s’agit donc, via ce projet de recherche d’une durée de 18 mois, de trouver des solutions aux problématiques de collecte, stockage et valorisation ou d’élimination des sargasses.
« Le projet de recherche intitulé ECO3SAR et piloté par le laboratoire Borea (CNRS/MNHN/SU/IRD/Université Caen Normandie/Université des Antilles), en collaboration avec des chercheurs de l’Université des Antilles2 et en partenariat avec le laboratoire d’analyses départemental de la Drôme, vise à explorer des pistes de valorisation des sargasses, notamment sous la forme de compost », est-il détaillé. L’entreprise Holdex Environnement, spécialisée dans la production de compost, sera associée à cette recherche afin « d’assurer le transfert de ce savoir vers de potentielles applications », précisent les organismes de recherche.
Analyses de sargasses ramassées sur 45 sites en Martinique et Guadeloupe
Les chercheurs procéderont à des missions de ramassage des algues sur 45 sites au total, en Martinique et en Guadeloupe. Ils effectueront ensuite « des analyses chimiques afin de détecter la présence de polluants, les sargasses étant réputées pour accumuler facilement des métaux lourds », indiquent le CNRS et l’Université des Antilles. En effet, « des études antérieures ont montré qu’elles pouvaient être contaminées par l’arsenic et la chlordécone, or, les sargasses sont difficilement valorisables si elles sont contaminées », est-il ajouté. La recherche s’intéressera aussi « au processus de dégradation des sargasses en regardant quels microorganismes leur sont associés et comment ils évoluent au cours de la dégradation des algues ».
Ce projet de recherche sera en partie financé par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe).