Désireuse de limiter au maximum les impacts sanitaires de ses nettoyants ménagers, la marque Rainett vient d’annoncer avoir obtenu l’éco-label Air Intérieur Contrôlé, l’un des plus stricts actuellement en vigueur. Une préoccupation qui rejoint celle des Français, de plus en plus inquiets au sujet de la qualité de l’air intérieur de leur logement.
Le fabricant franco-allemand de nettoyants ménagers « écologiques » Rainett a annoncé, par la voix de son Directeur général France & Benelux, Benoît Renauld, être « la première marque à faire certifier l’ensemble de sa gamme de produits par le label Air Intérieur Contrôlé », délivré par le cabinet indépendant belge Air Label. Suivant les critères « très stricts » – fondés sur 119 normes et recommandations nationales et internationales – sur lesquels s’appuie le cabinet pour délivrer son éco-label, Rainett obtient pour tous ces produits la note A+ ou A.
La démarche « innovante et inédite » de la « marque à la grenouille » doit permettre de « faire bouger notre industrie, de l’engager dans la bonne direction », pour reprendre les termes de Benoît Renauld. « Il s’agit également d’informer les consommateurs de la façon le plus transparente possible sur l’innocuité des formules de nos produits », poursuit le responsable. Caractérisée et quantifiée par un laboratoire agréé Cofrac pour le compte d’Air Label, la nocivité par inhalations des émissions des produits d’entretien fait l’objet d’un « score » (de A+ à C) – à l’instar du NutriScore – rendu visible sur les emballages. Cette certification, créée début 2018, fait aujourd’hui son entrée en France.
« Notre santé dépend de notre environnement »
Des études scientifiques récentes ont démontré que la pollution de l’air intérieur est en moyenne 8 fois plus élevée que celle de l’air extérieur. En cause ? Les nettoyants ménagers, dont certains composants chimiques (COV et HAP) sont fortement émissifs, irritants et corrosifs, leur inhalation pouvant avoir un impact immédiat sur la santé humaine (allergies, asthmes, etc.). « Notre santé dépend de notre environnement », rappelle Alain Collomb, médecin généraliste et membre de l’Association Santé Environnement France (ASEF), qui indique que « pas moins de 900 substances chimiques sont présentes quotidiennement dans nos habitations. » Selon certaines études, 79 % d’entre elles seraient ainsi toxiques.
Un état de fait dont se préoccupent les Français. Selon une enquête de l’Ademe, intitulée « Les Français et l’environnement » et publiée en novembre 2018, 45 % d’entre eux déclarent être inquiets au sujet de la qualité de l’air de leur logement et 48 % sur leur lieu de travail. En outre, ils sont 27 % à confesser avoir ressenti (ou témoin chez leurs proches) de gênes liés à la qualité de l’air intérieur. « Un syndrôme, connu depuis les années 1970 au moins, que la communauté scientifique appelle l’hypersensibilité chimique ou encore le syndrôme d’intolérance aux odeurs chimiques (SIOC) », précise Alain Collomb. Et le médecin d’ajouter : « Sur les 100.000 susbstances chimiques en circulation en Europe, les effets de seulement 3.000 d’entre elles sont connues. Et si ces effets s’avèrent nocifs, les substances concernées ne sont pas forcément retirées du marché ! »