La société CLS (Collecte localisation satellites), filiale du Centre national d’études spatiales, d’Ardian et d’Ifremer, présente le déploiement d’un système de prévision et de dérive pour la surveillance des bancs de sargasses par satellite sur la zone antillaise.
« La région des Caraïbes a beaucoup souffert de la crise liée à l’échouage en masse d’algues sargasses », souligne CLS en amont du salon Sargexpo qui se tiendra en Guadeloupe du 23 au 26 octobre prochains. L’occasion pour la société qui développe des solutions d’observation et de surveillance de la Terre, de présenter un nouveau système d’observation satellite.
« Les sargasses ne connaissent pas de frontières, et personne ne savait jusqu’à présent où elles pouvaient échouer », explique le CLS, qui a développé une capacité opérationnelle de détection et de prévision de la dérive de sargasse. Ce système, développé avec le soutien de l’Agence spatiale européenne, est fondé sur l’utilisation de capteurs satellite optiques et radar. « Une surveillance à plusieurs centaines de kilomètres d’altitude permettant de couvrir l’ensemble des Caraïbes et du Golfe du Mexique », précise la société. Déployé depuis juin dernier, ce système permet à Météo France de produire des bulletins hebdomadaires sur les algues sargasses.
Délimiter les zones à risque pour anticiper
« Les détections quotidiennes de radeaux de sargasses fournies par CLS sont intégrées dans le modèle de dérive de Météo France permettant ainsi aux prévisionnistes de délimiter les zones à haut risque dans un bulletin régulier adressé aux autorités locales », explique Philippe Palany, chef de projet sargasse chez Météo France Antilles françaises et Guyane. « La capacité que nous offre CLS d’activer un système de détection radar satellite en cas de couverture nuageuse importante est un réel plus dans la réponse que nous proposons à la situation. Ces bulletins fiables sont très utiles pour les autorités de Guadeloupe et de Martinique, qui n’ont que 48 heures pour retirer les sargasses des plages avant qu’elles ne commencent leur processus de décomposition. Savoir en amont, où les tapis de sargasse vont atterrir est crucial pour anticiper et piloter les forces de nettoyage », ajoute-t-il.
CLS souligne que la saison 2019 a été l’une des pires jamais enregistrées dans les Caraïbes en termes d’échouages de sargasses.