Des chercheurs du CNRS, de l’Inra et de l’Institut de l’abeille publient ce mercredi 27 novembre les résultats d’une étude qui prouve que malgré le moratoire de l’Union européenne sur les pesticides néonicotinoïdes, des résidus persistent.
En 2013, un moratoire de l’Union européenne a imposé des restrictions à l’usage de trois pesticides néonicotinoïdes : la clothianidine, l’imidaclopride et le thiaméthoxame. « Moratoire complété depuis septembre 2018 par une interdiction totale sur toutes les cultures extérieures en France », ajoutent les chercheurs. Ces derniers viennent de prouver que malgré tout, des résidus de ces pesticides restent détectables dans le nectar de colza de 48 % des parcelles étudiées, mettant en danger la survie des abeilles et bourdons. « L’imidaclopride en particulier a été détecté chaque année (entre 2014 et 2018), au total dans 43 % des échantillons analysés (48 % des parcelles), sans tendance à la baisse au cours des années mais avec une forte variation inter-annuelle », précisent le CNRS, l’Inra et l’Itsap. Les niveaux de résidus retrouvés dépendent du sol et augmentent avec les précipitations « mais ne semblent pas directement liés à la proximité spatiale ou temporelle de cultures potentiellement traitées », précisent les résultats de l’étude.
Pour les scientifiques, ces résultats « confortent l’idée que les résidus d’imidaclopride persistent et se diffusent dans l’environnement, pouvant de retrouver dans le nectar du colza, bien que cette culture ne soit elle-même plus traitée par ces produits depuis 2013 ».