Selon une étude inédite réalisée par deux ONG, BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale et Banque Populaire Caisse d’Épargne ont contribué, par leur soutien financier aux énergies fossiles, aux émissions de « plus de 2 milliards de tonnes équivalent CO2 » en 2018.
Les Amis de la Terre France et Oxfam France publient, à l’occasion du Climate Finance Day, qui se tient ce vendredi 29 novembre, un rapport retentissant intitulé : « La colossale empreinte carbone des banques : une affaire d’État ». Les deux organisations non-gouvernementales (ONG) ont analysé les émissions de gaz à effet de serre (GES) issues des activités de financement et d’investissement des quatre principales banques françaises – BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale et Banque Populaire Caisse d’Épargne – dans le secteur des énergies fossiles en 2018.
Le rapport révèle que l’empreinte carbone de ces banques représente au total 4,5 fois les émissions de GES de la France entière, compromettant ainsi l’objectif de contenir le réchauffement global sous la barre des 1,5°C. L’année dernière, les émissions dues au soutien financier de BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale et Banque Populaire Caisse d’Épargne ont atteint « plus de 2 milliards de tonnes équivalent CO2 », font savoir Les Amis de la Terre France et Oxfam France.
« Une question de vie ou de mort »
« Par leurs soutiens massifs et continus au charbon, au pétrole et au gaz, les banques françaises comptent parmi les principaux responsables du réchauffement de plus de 1°C qu’a subi la planète depuis la période préindustrielle. Sortir dès aujourd’hui les banques françaises de leur addiction aux énergies fossiles est une question de vie ou de mort », déclare Alexandre Poidatz, chargé du financement de la transition énergétique chez Oxfam France.
De son côté, Lorette Philippot, chargée de campagne finance privée aux Amis de la Terre France rappelle que, « il y a tout juste un an, Bruno Le Maire brandissait pour la première fois la menace d’une régulation contraignante pesant sur les activités climaticides des banques. Mais derrière les beaux discours, le gouvernement s’entête à déléguer aux pyromanes la mission d’éteindre le feu. » C’est pourquoi les deux ONG en appellent à l’État : « [Il] doit garantir en priorité la sortie du secteur du charbon au plus tard en 2030 dans les pays européens et de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), et d’ici 2040 dans le monde. »