D’après le nouveau rapport du Global Carbon Project, les émissions mondiales de CO2 devraient augmenter de 0,6% en 2019.
« Les émissions mondiales de CO2 devraient augmenter de 0,6% en 2019 en raison d’une baisse de l’utilisation du charbon, compensée par la croissance de l’utilisation du gaz naturel et du pétrole », peut-on lire dans le rapport prévisionnel du consortium scientifique Global Carbon Project (Laboratoire des sciences du climat et l’environnement (LCSE), du Citepa et de la Fondation BNP Paribas), publié ce mercredi 4 décembre1, deux jours après le lancement de la COP25 à Madrid (Espagne).
Ainsi, en 2019, 36,8 gigatonnes de CO2 auront été mondialement émises. Selon les auteurs du rapport, l’utilisation du gaz naturel « est le principal facteur de croissance des émissions de CO2 globales depuis 2012 ». Une croissance des émissions qui engendre une augmentation des concentrations de CO2 dans l’atmosphère : en 2018, elle atteint 407 parties par million (ppm), soit 46% de plus qu’en 1750 (ère pré-industrielle).
Les émissions de la Chine augmentent de 2,6% par rapport à l’année dernière pour atteindre 10,3 gigatonnes de CO2, de même que celles de l’Inde, qui augmentent de 1,8% (2,7 Gt CO2). A noter cependant que les émissions des Etats-Unis sont en légère baisse : -1,7%, pour atteindre 5,3 Gt de CO2 émises. Les émissions de l’Union européenne diminuent également de 1,7% (3,4 Gt CO2). Des baisses qui s’expliquent par la diminution de l’utilisation du charbon, jusqu’à -10% dans ces deux régions.
La France sur une bonne trajectoire
De son côté, la France enregistre également une baisse de ses émissions annuelles2 : -2,5% en 2018 par rapport à 2017. Pour Jean-Pierre Chang du Citepa, « la France est sur une bonne trajectoire par rapport aux objectifs climat européens à horizon 2020 ». Cependant, pour l’atteinte des objectifs de la Stratégie nationale bas carbone, les émissions nationales restent trop élevées d’environ 4% par an. « L’objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050 est néanmoins atteignable », estime, optimiste, Jean-Pierre Chang. Dans le total des émissions françaises, le secteur de transformation de l’énergie représente 12%, l’industrie manufacturière 17%, le traitement des déchets 3%, le résidentiel/tertiaire 19% et l’agriculture 19%. Le secteur le plus émetteur reste celui des transports, qui représente 30% des émissions nationales. Par ailleurs, ce dernier secteur est le seul à voir ses émissions augmenter par rapport à 1990 : +10% en 2018, quand l’agriculture enregistre une baisse de 8% de ses émissions sur la même période par exemple. « Tous les secteurs sont en baisse sauf celui des transports, essentiellement routiers », souligne Jean-Pierre Chang. « Il s’agit de faire d’importants efforts au niveau national »,, estime-t-il.
Entre 2005 et 2018, les émissions territoriales de la France ont diminué de 20%. « Les consommations d’énergies fossiles sur les neuf premiers mois de 2019 sont en baisse d’environ 1% par rapport à 2018 sur la même période, ce qui est un bon signal pour l’évolution des émissions de la France en 2019 », espère le chercheur du Citepa.
1 : Ces résultats sont publiés dans les revues Nature Climate Change, Environmental Research Letters et Earth System Science Data.
2 : Il s’agit des émissions de CO2 territoriales. Les émissions dites « de consommation », correspondant aux imports de marchandises ne sont pas comptabilisées.